jeudi 29 décembre 2011

dépôt de bilan : ze first part

Faire ou pas faire, là est la question.
De quoi me direz-vous ?
Le marronnier de fin d'année, le truc qu'on trouve entre la bûche, les cadeaux et la dinde aux marrons. Vous savez : le récapitulatif  de fin d'année quoi. La liste des meilleurs souvenirs, où chacun est persuadé de détenir LA vérité sur ce grand crû qu'était 2011.
Je sais pertinemment que vous l'attendez toutes et tous. Mon classement. Je le sais parce que je suis omniscient. Je détiens le savoir, la vérité. Sur tout. Notamment sur la matière musicale. Mon savoir à ce propos est incommensurable.
Néanmoins, une question d'ordre éthique ma traverse l'esprit :  le bas peuple a-t-il besoin de mes judicieux conseils éclairés pour trouver une nouvelle voie, pour comprendre qu'il se trompe ? Comme disait mon maître à penser, un certain Charles, le bas peuple est un veau. Donc non.
Bon allez, je déconne.J'arrête mon délire mégalomaniaco-mystique pour revenir sur le plancher des vaches.
Enfin presque.
Disons que cette année, faire une liste du meilleur au moins mauvais aurait tendance à me briser les bonbons façon puzzle. Disons que je parlerais plus de disques m'ayant marqué dans toutes les catégories confondues. Du moins celles que j'écoute régulièrement.
Commençons par ce qui fait mon identité : les musiques extrêmes (mais pas trop hein) et bizarres (ça en revanche...)
Cette année rien qu'en métal et autres bizarreries, ce fut une année féconde. Ce que je retiendrai donc :
- Blut Aus Nord : 777 sect(s) et the desanctification ou comment Vindsval, bas normand extrémiste mal élevé jusque là, apprend à se tenir en société sans roter/vomir à la gueule des gens qui l'entourent. Exploit qui lui permettra d'avoir un article sur le très influent mais pas spécialement logique webzine pitchfork (qui va coller en 41ème position l'album de Liturgy  dans les albums de l'année sans en faire mention dans le top metal, allez comprendre quoi que ce soit vous)
- Septic Mind : the true call. La découverte de l'année me concernant en matière de funeral doom. Trois morceaux intenses, barrés, psychédéliques ou comment apprendre le funeral en braquant les dealers de Bardo Pond.
-Corrupted : garten der unbewusstheit. Fukushima n'était pas un accident mais une T.S pratiquée par des mecs qui venaient d'écouter le dernier Corrupted en boucle. Provoque donc des dommages irréversibles. Avant l'écoute retirer tout ce qui peut être tranchant de la pièce ainsi que tout ce qui peut s'apparenter à du cordage.
-Earth : angels of darkness, demons of light. Ou la relecture fun et enjouée sur un rythme particulièrement endiablé de Tinariwen. Enfin je crois.
-Esoteric : paragon of dissonance. Double album charmant de 93 minutes à propos des oiseaux, de la nature, du renouveau du printemps nouvellement renouvelé chaque année. Un disque qui scrute au fond des yeux l'éclosion de chaque fleur, l'arrivée de chaque bourgeon. Un message de paix, d'amour et d'espoir. Même commentaire final que Earth.
Altar Of Plagues : mammal. Le premier qui cite le mama de Genesis à propos d'Altar Of  Plagues se prend l'intégral de Mae en pleine gueule. Si on vire le troisième morceau, gonflant et sans intérêt, c'est du solide voir du bon sordide. Mention spéciale pour neptune is dead, impressionnant.
Comatose Vigil : fiumus, non sumus. Ahhhhhhhhh..... le funeral c'est sympa. Le russe plus particulièrement tiens. Après Septic Mind, quoi de mieux pour purifier l'atmosphère de toutes ces drogues dangereuses pour l'organisme qu'un petit fiumus de derrière les fagots. Hein ?? Rien.
A retenir également entre autres douceurs: le double live de Negura Bunget, focul viu, le doom of the occult de Necros Christos, le doomsday de Sect, le outer isolation de Vektor et dans une moindre mesure the destroyers of all de  Ulcerate et in nomine odium de Haemoth.

Maintenant passons au bizarre audible (en gros l'ambient) :

-Daniel Thomas Freeman : the beauty of doubting yourself. Ou comment ne pas se payer de séances chez le psy voir se les faire payer sans débourser quoi que ce soit. Sortir un disque comme psychothérapie n'est pas d'une grande honnêteté monsieur Freeman. Je trouve même le procédé particulièrement lamentable. Je ne vous félicite pas.
-Anthony Paul Kerby & Thomas Weiss : distant shadows. Oui Sting, je vais te rendre ton cd new age tantrisme et onanisme. Ok. Par contre n'oublie pas de me refiler le Thomas Weiss, please. Merci.
-Yellow 6 : merry 6mas : drifting for the horizon. Labradford vient de sortir un nouvel album. C'est magnifique. Mais par contre il serait bien qu'ils arrêtent de prendre leurs auditeurs pour des cons en se faisant appeler Yellow 6. C'est drôle une fois mais à la longue c'en devient fatigant.
A retenir également : the drawing of the line de Emuul et le Alva Noto + Sakamoto : summvs.
Allez, ça suffit pour ce jour. Demain j'essaierai de caser tout le reste.

mardi 27 décembre 2011

Psychic TV

En préambule, j'aime Genesis P Orridge, Peter Christopherson, John Balance et David Tibet. Voilà.
Mais là faut pas déconner non plus. Je ne jetterai point l'opprobre sur Balance et Christopherson vu qu'ils ne sont plus de ce monde depuis quelques temps mais par contre Orridge, faudrait voir à te ressaisir. Ton dernier effort que j'ai pu écouter ça sent l'ankylose, le pâté, la gérontophilie, au choix. Toi et ton groupe, Psychic TV, va falloir songer au retrait hein.
Se fixer des challenges, faire des défis, je dis pas, ça a un côté émulation, ça peut tirer vers le haut, c'est pas mal comme idée. Bref, ça peut être sympa. Mais là, passer après Th'Faith Healers pour reprendre le mother sky de Can c'est tout de même limite suicidaire. 16 minutes quer ça dure. 16 minutes, ça peut être long, très long. Voir très très long. Dis moi Gene, tu n'as jamais songé à faire consulter un rhumatologue à ton bassiste ? Parce qu'à l'écoute de mother sky on a l'impression qu'il a les phalanges quelque peu ankylosées. Et tes potes t'es allé les recruter où ??  Ce sont d'anciennes recrues de Yes, Genesis, Metamorfosi ??? tu es allé chercher la crème de la crème du rock progressif des années 70 ?? Dis moi ??  Sans rire, à l'écoute de mother sky, on a l'impression que tu as pris tous les tics inaudibles des années 70 ( soli de guitares à rallonge notamment, batteur balèze mais fatigué qui tient à le faire savoir), des musiciens sur le retour, que tu as enregistré ça dans ta cave en  prise directe et que tu t'es dit : moi je suis Genesis P-Orridge, je suis une légende et je vous emmerde.
Mais OUIIIIIIIIIIIIIIIIII, tu nous emmerdes. C'est pas peu rien de le dire.
Sa reprise de mother sky sent la naphtaline, la pose rebelle ridicule. Exit la folie, la dangerosité, l'urgence du morceau. Tout ce que Th' Faith Healer parvenait à concentrer sur 4 minutes d'une grande intensité, tout se trouve donc délayé, dilué, évaporé. Ne reste rien ou pas grand chose. Dans le meilleur des cas ça ressemble à du mauvais Rolling Stones. Dans le pire, à une pâle copie sans saveur.
Bon ok. Nous sommes le lendemain de Noël, c'est pas franchement christmas spirit là. Mais faut pas déconner non plus. C'est pas parce qu'on est une légende du rock underground qu'on se doit de faire n'importe quoi en toute impunité.
Regardez, moi. Je suis une légende du net, chaque semaine il sort une thèse sur mes écrits. Je suis un maître à penser pour nombre d'auditeurs avisés, de lecteurs fidèles, un guide spirituel. Est-ce une raison pour écrire n'importe quoi ?? Non.
En aucun cas je ne profite de mon statut d'idole. Chaque jour que je fais, je reste simple, modeste. J'évite à tout prix ce que mes amis appellent le syndrome GPO. Ca m'évite de péter plus haut que je n'ai le fondement. Grâce à cela je suis moi .
C'est ce que je fais de mieux.
                                

dimanche 25 décembre 2011

la saloperie de Noël

Bon les aminches, nous sommes le 25 décembre et en plus nous sommes un dimanche. N'est ce point formidable ?
Non ????
Vous n'avez pas tort.
Pour ce jour exceptionnel à plus d'un titre, il fallait frapper fort. Très fort.
C'est  noël, jour des enfants par excellence. J'ai donc décidé de vous gâter.
Ma saloperie du dimanche devrait en toute logique finir dans les annales. Du grand n'importe quoi.
Je vous en ai présenté des merdes depuis au moins deux ans : des belles, des sublimes, des faisandées, des réchauffées, des connues d'autres moins. Mais là je pense que je vais devoir créer une nouvelle catégorie.
Avec Christelle et sa ballade de Walt Disney, on touche au divin. Rien moins que ça. Dès les premières secondes avec cette imitation de Bob Dylan en plein orgasme qui se prendrait pour Donald suivi de cette musique de baltringue, ça envoie valser 99 % des autres saloperies du dimanche existantes.
Puis l'arrivée des choeurs m'a scié les pattes et enfin, j'ai été littéralement achevé quand est arrivé le............................hum..................chant ??? Comment peut on nommer ce truc qui ferait passer l'égorgeur anatidéen Bob Dylan pour un Pavarotti en pleine possession de ses moyens ?
HEIN ??? COMMENT ???
Je me permets de vous poser la question parce que là c'est limite pas humain tout de même. Ce truc ferait passer Daniel Johnston pour un être parfaitement sain d'esprit, filerait presque des envies de meurtre à Mère Térésa. Rien que pour ces raisons totalement justifiées et bien d'autres encore, ce disque est un miracle. Preuve que l'esprit de Noël existe réellement.
Alors dans ce cas, je vous l'assène (lupin) : joyeux noël.
Et bonne chance pour vous virer cette scie de la tête. Parce que je ne vous l'ai peut-être pas encore dit mais malgré le côté atroce/horrible/immonde de la chose, c'est un putain de pot de glue qui vous reste dans le crâne des heures et des heures durant. L'oeuvre du malin si on y réfléchit bien.

samedi 24 décembre 2011

chevaux rouges de la neige

Bienvenue dans le monde du carbone 14 de la musique.
Aujourd'hui nous allons étudier les faussaires. Et plus particulièrement ceux ayant une fascination à peine voilée pour la musique anglaise du début des 90's.
Prenez par exemple le groupe Red Horses Of the Snow. composé de Mark Burgess etChris Hawtin, ils sortent leur premier album, territories, ces jours-ci.
L'album est mignon tout plein, agréable, gentillet. Il ne fait pas de mal à une mouche, les mélodies sont là, le son également. C'est carré, propret, bien dégagé autour des oreilles, rien ne dépasse. Mais, il y a toujours un mais dans ce cas, vaudrait mieux pas que Mark Gardener, Mark Kozelek ou Neil Hastead jettent une oreille sur territories parce qu'il serait totalement justifié qu'ils réclament des droits d'auteurs. Dès les premières notes d'airborne, c'est Ride période smile qui est joyeusement dépouillé. De vrais chacaux ces deux gars : Les voix, les guitares, le refrain, tout le manuel de la musique pop selon Ride y passe. C'en est presque impressionnant. Sur santa irini, c'est Slowdive qui s'y colle. Plus loin, sur siam ou screens,  c'est Kozelek des deux premiers Red House qui y a également droit. Les gars ont potassé à fond leur manuel scolaire de la musique indie pop des années 90 et tiennent à nous le faire savoir.
Mais,curieusement, malgré ce que j'ai l'air d'en dire jusque là, c'est loin voir très loin d'être désagréable. Red Horses Of The Snow a un tel amour pour cette période, pour ces groupes, qu'on le sent finalement sincère. Il n'y a aucune arrière-pensée mercantile, aucune véritable pose. Ces mecs sont raides dingues de Ride et consorts et  le clament haut et fort en sortant une véritable déclaration d'amour musicale. Ce n'est pas original pour un sou mais, une fois qu'on parvient à faire abstraction des influences,  les mélodies sont présentes, les morceaux plutôt pas trop mal construits, simples et accrocheurs. Ce qui sauve les gars de Red Horses à mes oreilles, c'est qu'ils ne brandissent pas leur influences comme des étendards, ils se la jouent au contraire humbles, discrets.Ils savent qu'ils ne vont rien révolutionner mais tiennent à se faire plaisir et à faire plaisir aux auditeurs. Leur démarche paraît sincère, fraîche, comme celle de Ride à leurs débuts. Ce qui est déjà pas mal.
Album en écoute sur leur bandcamp

mercredi 21 décembre 2011

the wanting

2011, année de merde, suite.
Hier il s'agissait de Luke Haines. Un oublié parmi tant d'autres. Aujourd'hui dans les grands oubliés qui n'intéressent pas grand monde : Glenn Jones.
Déjà, pas de bol. Le mec s'appelle Glenn Jones. Comme le chanteur soul/R'nB américain qui sévissait dans les années 80. Black, moustache à l'avenant, l'homonyme a certes de l'allure mais rien à voir avec le Glenn Jones qui nous intéresse ici. Le gars en question est blanc, a un bouc et manie la six cordes comme moi les prises de sang. Pour résumer, il s'agit bien d'un virtuose, voir d'un killer.
Mais que fait-il comme musique ce bon Glenn ??? du Santana, Satriani, Malmsteen ???  Mais pas du tout mes bons messieurs, Glenn Jones fait dans l'american primitivism.
L'a.....quoi???
 L'american primitive guitar.
Vous m'en direz tant.
Petit cours à l'égard des ignorants crasses que vous êtes : l'american primitivism est un genre musical associant fingerpicking et country/blues traditionnel, créé et popularisé (pfffffff c'te blague) par Jonh Fahey.
Ahhh.......... j'en vois qui dressent l'oreille à l'évocation de Fahey.
Glenn Jones s'inscrit dans la descendance directe des Fahey, Basho, Kottke ou plus près de nous (mon dieu) : Sir Richard Bishop, James Blackshaw ou encore Jack Rose pour ne prendre que les plus connus.
The wanting, album sorti en septembre dernier, est une ode à la guitare acoustique et au banjo fait par un virtuose respectueux des traditions. Un blues primitif qui ne révolutionne rien, totalement instrumental mais d'une grande beauté.
Jones, qui fit parti du groupe Cul De Sac, rend autant hommage aux défricheurs comme Fahey qu'aux têtes chercheuses style Jim O Rourke période Gastr Del Sol. The wanting est en équilibre instable et permanent entre expérimentation et accessibilité, virtuosité ( Jones n'est pas un manchot de l'open tuning et tient à le faire savoir) et simplicité.
Le problème (si tant est que c'en soit un) avec cet album c'est qu'il est quasi impossible de sortir  un titre du lot. Je dis bien quasi. The wanting rend un précieux hommage au primitivism sur les dix premiers morceaux, de façon épurée, sans vraiment prendre  trop de risques. On sent peser sur Glenn Jones l'héritage de John  Fahey et consorts, dont il n'arrive pas totalement à se défaire. Puis arrive le onzième et ultime titre. Dix sept minutes intenses, hypnotiques, expérimentales, un dialogue assez hallucinant entre percussions ferroviaires et guitares en mode derviche tourneur, le tout commençant de façon fort traditionnelle, simple, pour mieux perdre l'auditeur en route, the orca grande cement factory at victorville conclut l'album de façon magistrale. L'ajout du batteur permet à Jones de prendre véritablement des risques, de se débarrasser enfin de ses influences trop encombrantes et de divaguer au gré de sa folie. Achevant the wanting sur une drôle d'impression : celle d'avoir écouté deux albums. L'un très beau, relativement sage, respectueux de ses ainés, des traditions,  l'autre complétement barré, en roue libre mais superbe. Reste à voir quelle direction prendra Glenn Jones sur le prochain. En attendant l'album mérite tout de même bien meilleure audience que le relatif anonymat dans lequel il est plongé depuis sa sortie en septembre dernier. Monde de merde.

mardi 20 décembre 2011

chienne de vie

C'est moche le temps hein. Un jour vous sortez un premier album merveilleux avec votre groupe. Vous êtes bardés de références, prêts à bouffer le monde, on vous déroule le tapis rouge. On vous trouve également un groupe à qui vous opposer, qui a sorti dans l'entre fait un album honorable mais pas du même niveau. C'est  de bonne guerre, Beatles/Stones, Blur/Oasis, nombreux sont les exemples dans la musique anglaise.Vous vous la pétez et vous avez de quoi. Vous avez même une grande gueule, vous êtes intransigeant, Mark E Smith fait figure de Michel Drucker face à vous. Il y a vingt ans, tout vous souriait.
2011 : vous sortez un album sous votre véritable patronyme, un de plus.
Mais plus grand monde en a quelque chose à foutre. Vous êtes devenus un anonyme comme tant d'autres. Une gloire passée.
Pourtant vous avez sorti cette année un album plus qu'honorable. Gorgé de guitares acoustiques, de mélodies à foison, un concept-album humble, intelligent. Parfois un peu abscons, expérimental même mais toujours charmant, qui aurait du trouver un écho un peu partout, vous remettre en selle. Pas de bol pour vous, cette année, dans la catégorie anglais(e) irascible, c'est PJ Harvey qui rafle la mise. Vous laissant encore une fois sur la touche. Vous ferez parti, comme tant d'autres, des oubliés de 2011, au profit d'albums dont on ne se souviendra plus dans trois mois (WUF qui déjà ?). On reparlera de vous dans une bonne dizaine d'années comme on évoque avec une pointe de nostalgie, les yeux embrumés, le destin des Sneetches, d'It's Immaterial, de tous ces groupes ayant connu, l'espace d'un court instant, la magie de la gloire.
Voyez-vous, cher Luke Haines, malgré ce bel effort qu'est 9 1/2 psychedelic meditations On British Wrestling Of The 1970's and early's 80, relativement sobre, dans la lignée de ce que vous faites le mieux, une pop classe et relativement épurée, je crois que ce ne sera pas cette année que la gloire reviendra vous visiter. Cette pute est venue en 1993 mais n'a plus donné de nouvelles depuis. Manquerait plus que votre muse, parfois défaillante (21st century man notamment) ne vous lâche complétement. Et là je crois qu'on vous aura perdu une bonne fois pour toutes. La seule chose qu'il manquerait pour finir en beauté ce tableau total loser serait une mort stupide, genre marcher sur ses lacets près d'une autoroute en voulant cueillir des champignons puis se faire écraser. Je sais, c'est con. Mais la vie est ainsi faite.

dimanche 18 décembre 2011

la saloperie du dimanche

La saloperie va consacrer un acteur/chanteur au top de sa forme dans les années 80. Quelque part entre Vivien Savage et Jean-Jacques Lafon il manquait un chaînon.
Un lien.
Quelque chose.
Un truc.
Un je ne sais quoi.
 Ah ??!!!  mais oui : il manquait DANIEL AUTEUIL. 
Cet immense acteur auteur/compositeur trop rare dans le paysage musical français a pourtant pondu un des textes les plus formidables qui soient : t'es pas la femme du boulanger. (Comme quoi le gars a de la suite dans les idées hein. Une trentaine d'années plus tard il réalisera un remake de Pagnol.)
Cette revisitation du mythe de Pagnol façon C. Jerome est un moment rare, exquis, d'une grande subtilité. J'avoue avoir eu un moment l'esquisse d'une érection quand débarque, comme une couille dans le potage, la batterie, belle, aérienne, émouvante.Je me souviens avoir pleuré devant cs paroles si belles, si vraies. Je me souviens....
...je me rappelle (désolé)

vendredi 16 décembre 2011

Yellow 6

Ne jamais faire sa liste des meilleurs albums de l'année  avant que l'année ne soit complétement terminée. On ne sait jamais.
Quand je vois mes @mis faire la leur une quinzaine de jours avant le véritable acte de décès, j'ai peur pour eux. Oui !!! comme faisait Narcy dans les années 70 : myrrhman a peur !!!!!. C'est vrai. Je ne m'en cache pas, j'ai peur. Une peur incommensurable, déraisonnée, que même Jean-Luc Lahaye il  peut pas la comprendre. Lui qui a pourtant si bien su la chanter n'arriverait pas à en saisir l'esprit, l'essence, la substantifique moelle.
Alors ne tergiversons point, ne mégotons point non plus,disons le tout de go : mes @mis sont de gros crétins. Ça m'effraie. Vraiment.
Pourquoi me demanderez-vous ?
Parce que ces triples buses vont passer à côté du nouvel album de Yellow 6. Et ça c'est limite impardonnable. Je ne dis pas que c'est l'album de l'année, ou le truc qui va bouleverser l'ordre établi. Seulement pour les amateurs de drone, d'ambient, de post rock, de Labradford, Windy & Carl ou de Star Of The Lids, drifting for the horizon va vite se révéler indispensable. Dès les premières minutes de long sad #1 en fait. En guise d'introduction, Jon Attwood aka Yellow 6 prolonge et rend hommage de fort belle manière au dernier morceau d'E luxo so de Labradford. Il en reprend la mélodie, l'arrange à sa sauce, l'étire avec un minimum d'arrangements pour parvenir à en faire une douce comptine d'une tristesse insondable, à en tirer des larmes à l'oeil de verre de Le Pen. c'est dire la puissance de la chose. La suite va être du même registre : une pulsation à 0.5 BPM maximum, des guitares égrenant toute leur mélancolie sur des arpèges délicats, quelques notes de piano, des drones subtils et doux  auxquels s'ajoute une réverbération du meilleur effet pour atteindre une musique d'une beauté égale aux meilleurs Labradford. Basée sur la répétition, la lenteur, l'hypnotisme, le peu de chose,  la musique de Yellow 6 finit par envahir la pièce dans laquelle se trouve l'auditeur et  l'envelopper, le happer par de longues plages éthérées. La notion de temps finit par ne plus exister, la pièce dans laquelle vous vous trouvez non plus. Jon Attwood créé, avec le peu d'instruments qu'il a sous la main, un nouveau monde souvent très doux, parfois tendu (this is not a cloud). En somme, il parvient avec rien ou presque à captiver, émouvoir grâce à l'intelligence de ses arrangements et de son talent.
De quoi se retrouver dans les tops de l'année quoi. Seulement personne, hormis mézigue,n'y aura prêté une oreille attentive. Y a des baffes qui se perdent, je vous le dis.
Alors maintenant vous me comprenez quand je vous dis que mes @mis sont de gros abrutis ? Je me demande bien ce qu'ils feraient sans moi tiens. Enfin bon, je me dis qu'ils ne sont pas irrécupérables non plus hein.
La preuve ??
ce sont mes @mis.
Des gens biens en somme. Mais un peu cons.
Comme moi.
Pour ceux qui voudraient se faire une petite idée de ce que donne drifting for the horizon, l'album est en écoute ici sur le bandcamp de Yellow 6.
(on me souffle dans l'oreillette qu'il s'agirait de Gicquel et non Narcy qui aurait dit la France a peur. Mes plus plates excuses envers les intéressés. Le temps ne fait rien à l'affaire....)

lundi 12 décembre 2011

Mi And L'au(ve)

Pour tout vous dire, je comptais mettre ce blog en veilleuse.
Vous l'avez remarqué : je ne poste plus depuis une bonne semaine. Pas la faute au ras-le-bol, ce n'est même pas ça. Seulement depuis que j'ai changé d'affectation, je suis de moins en moins disponible, je n'approche du PC et des nouveautés que de loin  . La faute au boulot en y réfléchissant bien.
Et puis c'est la fin de l'année, plus rien ne sort en cette époque de bilans et autres merdes où chacun établira sa vérité incontestable en matière de brillants albums sortis cette année. Toujours est-il que 2011 n'est pas encore morte qu'on commence déjà à recouvrir le cadavre. Voir même à le massacrer de façon éhontée à bon coup de pelles dans la gueule. Histoire de bien la défigurer. L'auteur de ce massacre se nomme Mi And L'au. Groupe finno-français plus finaud que français (je sais, elle était inévitable). Déjà coupable d'avoir sorti deux albums remarquables (mi and l'au donc en 2005 et good morning jokers en 2009), ils sortent un if beauty is a crime pas piqué des hannetons. Selon le communiqué de presse Mi And L'au aurait abandonné les guitares pour sortir un album synthético-cabaret à faire passer les albums post felt mountain de Goldfrapp pour de doux et subtils essais sur la pop électronique. Ajoutez à cela que le duo se serait déplacé de la France (Paris si je ne me trompe) à l'Espagne, pays de la corrida, du chorizo et de la feria comme chacun sait. Toutes ces informations contribuaient à attiser ma curiosité de façon malsaine. Je me demandais bien ce que pouvait donner ce neo-David Guetta à la sauce finnoise.
Résultat alors :
Vous avez passionnément aimé mi and l'au et good morning joker ? vous adorerez également if beauty is a crime.
Mi And L'au fait du Mi And L'au, point barre.C'est un fait acquis, y a pas à tortiller.
Que ce soit avec ou sans guitares, le groupe fait peu ou prou le même album, creuse son sillon dans son coin, inlassablement, en se foutant royalement du qu'en dira-t-on.
La grosse nouveauté d'if beauty vient donc de l'abandon des guitares. Pas la queue d'une, rien. Peau de balle, que dalle.
Et alors ? ben on n'en a pas grand chose à foutre qu'elles aient été abandonnées sur le bord de la route comme des malpropres.Au contraire. Le groupe se réinvente sans rien changer. Même ambiance de cabaret de fin du monde, même neurasthénie, même beauté mélancolique.L'identité est si forte, l'empreinte si marquée, que s'ils utilisaient des binious ou des didgeridoos pour leur nouvel album, ça ne changerait rien à l'essence du son, à la beauté du truc. Ils sont malheureusement condamnés à ne produire que d'excellents disques. Pas grave me direz-vous, quand la qualité est au rendez-vous (comme le superbe valdren, lointain cousin de transparent, ou encore l'Aphex Twinien sauce mi and l'au one day).
Si  good morning joker tutoyait les sommets, if beauty, de par sa constance dans l'excellence finit par les atteindre. L'album élague, coupe, ratiboise au fur et à mesure qu'il avance, se débarrassant de tout oripeau inutile  pour ne plus conserver que l'essentiel, à savoir le silence. Faisant de leurs albums précédents des monstres d'opulence à la Brian Wilson au niveau arrangements. Warrior, morceau concluant if beauty en est l'exemple le plus éclatant. Flirtant avec l'ambient via Aphex Twin, le morceau finit par inviter les miniatures de Satie puis le silence et enfin s'éteindre en douceur.
A mes oreilles, Mi And L'au franchissent un nouveau palier dans l'excellence. Force est de le constater. Se renouveler autant sans rien changer force même le respect. Moralité : je suis à genoux et ne peux que m'incliner devant tant de beautés. If beauty is a crime tourne donc en boucle depuis quelques jours et devrait continuer à me hanter plus encore que ne l'a fait good morning joker.Pas un mince exploit. Je le rappelle pour mémoire : good morning joker avait terminé dans le trio de tête en 2009. M'est avis que if beauty va finir seul au sommet en 2012. en tous cas il est bien parti. Comme 2012 me direz-vous. Certes.

dimanche 4 décembre 2011

la saloperie du dimanche

Vous pensiez, avec justesse par ailleurs, que j'avais touché le fond avec François Juno la semaine dernière ?
Que je ne pouvais pas faire pire ? Que là on avait atteint une sorte de nirvana, de climax dans ce qu'il y a de pire en "chanson" française. Détrompez-vous. La chanson française a des ressources insoupçonnées.
La preuve avec ce monument : les filles de janzé. Déjà la pochette donne un indice du niveau atteint. Je ne sais pas exactement ce qu'il faut retenir en premier là dedans : le nom du chanteur (un nom qui a du chien ma foi), sa tête ( l'ancêtre de MacLovin de supergrave) ou ce qui en découle : le titre (croire à l'amour,c'te blague tiens) ?
Puis si vous osez mettre la musique, vous comprenez.
Comprenez que le contenant n'est rien ou si peu à côté du contenu. Qu'on touche au sublime dès les premières notes. Que les deux influences principales de Philippe Mordan c'était Taxi Girl et Charlie Oleg. Pour la musique. Ainsi que Barbelivien en pleine descente d'acides pour les paroles.
Si après ça vous avez toujours envie de l'écouter, je ne peux plus rien pour vous. C'est que vous êtes aussi ramassé que moi et je doute que ce soit un compliment.

vendredi 2 décembre 2011

Sigur Ros

Je vous vois venir : "la myrrhe, tu nous fais chier avec ton obsession, ton combat d'arrière-garde à propos de la supériorité du vinyle. Franchement si le son était meilleur que le cd, ça se saurait. Puis quel intérêt à retourner un disque tous les quart d'heure quand avec le cd tu n'as qu'à le faire avaler par ta platine et le recracher une fois consommé ? "
Hein ??
Qu'est ce t'a à répondre à ça ?
Simple : je dirais une chose. Le vinyle : le son n'est pas limpide, parfait, c'est sur. Ca craque parfois mais un cd, même à fond, ne m'a jamais procuré autant de frissons que l'écoute d'un vinyle.
Mouais et tu crois que c'est avec ce genre d'arguments que tu vas nous convaincre ?
Certes non mais il existe en ce bas monde des disques créés seulement pour être écoutés sur vinyle. Qui, une fois transférés sur cd ne me parlent plus, sont d'une froideur, d'une morgue, d'un inintérêt colossal. Le plus bel exemple que je connaisse est le agaetys byrjun de Sigur Ros. D'une platitude effrayante sur cd, morne plaine même, il devient absolument passionnant, mystérieux voir fabuleux sur un support microsilloné. Vous trouviez svefn-g-englar beau ? l'impression d'être plongé dans un monde à part, un peu froid certes mais peuplé d'elfes, de créatures magiques et autres monstres ? Mais vous regardiez ça de loin : mi amusé, mi contemplatif, mi admiratif. Dites vous que ce que vous avez éprouvé comme sensations à l'écoute des premières minutes de svefn-g-englar c'est de la pisse de chat comparé à la version vinyle.  Déjà pour pouvoir en jouir de façon correcte, il faut l'écouter dans une pièce spécialement prévue à cet effet, à un volume sonore un peu au-delà du raisonnable. Le souffle du vinyle commence à vous prendre aux tripes dès la fin de l'intro. Mais rien ne vous prépare psychologiquement aux secondes suivantes, au choc que vous allez vous prendre dans la gueule quand va débarquer ce putain d'orgue.Le son envahit d'un coup, ou plutôt prend d'assaut la pièce, avec le bonhomme qui s'y trouve. Et là, vous comprenez l'artwork car vous vous retrouvez exactement dans la même position. Tel un foetus nageant en plein milieu d'un liquide amniotique. Il n'y a plus de réalité, plus de pièce, plus de pesanteur, plus de jambes pour vous supporter, rien. Pendant huit minutes vous êtes au milieu de nulle part, abasourdi, paumé.
Vous savez quoi : pendant quelques années je ne pouvais plus écouter de vinyles. Platine morte. Je l'ai donc pris pour le réécouter à la médiathèque de la ville la plus proche de mon patelin. Quelle ne fut pas ma déception une fois l'intro de svefn passée. C'était beau certes mais où était passé le souffle ? Qu'en était-il des basses, de la vie ? La chaleur s'en étant allée, ne reste plus que la beauté d'une morgue. Carrelé, froid, sans vie. Aucun intérêt. Voilà à mes oreilles ce qui fera toujours la différence entre le vinyle et tout autre support (que ce soit cd ou mp3) : on se fait peut-être chier à le retourner une fois la face terminée, à en prendre soin plus que de raison, à pester quand on entend un nouveau craquement  mais il y a dans ce support une magie qu'on ne retrouve nulle part ailleurs.Ce n'est pas juste une question de pureté du son, bien au contraire (le cd le bat à plate couture à ce niveau), c'est une question d'âme.

jeudi 1 décembre 2011

melon galia

Melon Galia ça vous dit quelque chose vous ? Ca vous cause ??? Dites moi : vous vous en souvenez de ce groupe vous ? Non parce que là avec une dizaine d'années de retard je découvre. Mieux vaut tard que jamais me direz-vous. Certes mais quand on a la prétention imbécile et illusoire de vouloir découvrir et faire découvrir des disques relativement pointus voir inaudibles parfois, on finit par passer à côté de choses simples. Melon Galia notamment.  Groupe bruxellois à la discographie éphémère (quatre années d'existence, 1998-2002, un seul disque à son actif, les embarras du quotidien) mais à la classe qui traverse la décennie sans problème. Déjà le groupe a tout pour lui : une pochette et un livret illustrés par les excellents Dupuy-Berberian, on peut dire que ça en jette. Et surtout, surtout, ce par quoi je suis arrivé au groupe, la présence du très précieux John Cunningham à la guitare sur trois morceaux, ainsi qu'à la production et celle non moins précieuse (du temps où Bright Eyes était encore fréquentable) de Connor OBerst. Avouez qu'un pédigrée comme celui-là a de quoi allécher n'importe quel être doté d'une paire d'esgourdes opérationnelles. Bon, si on met de côté les voix un peu ordinaires sans être pour autant désagréables, il reste une musique d'une légèreté incroyable. Une pop savamment orchestrée, avec présence non négligeable de saxos, clarinette, violon, trompette, etc....pour enrober, habiller l'album. Le parer d'une douce mélancolie, d'arrangements précieux rappelant à mes oreilles la classe d'un Richard Davies, d'un Peter Milton Walsh ou d'un.... John Cunningham. Par moment le mélange est curieux : les voix ne vont pas avec la musique. L'épaisseur d'un cheveu en est le plus parfait exemple : musique superbe, enlevée, et mélodie vocale à la cinquantième seconde puis au second refrain rappellant curieusement le vice et versa des Inconnus. Ailleurs, les lendemains qui chantent, c'est Katerine qui s'invite. Mais qu'importe. La musique se suffit amplement à elle-même, aérienne, légère, d'une accroche mélodique imparable.
Autant dire qu'en matière de pop/rock à la française, je ne suis pas certain d'avoir écouté l'équivalent des embarras du quotidien ces dix dernières années. Il a la même ambition qu'un Dominique A sans la pesanteur qui lui sied par ailleurs si bien. Un bien bel album qui mériterait vraiment d'être remis en lumière.