lundi 31 octobre 2011

the place to be...

...c'était hier, aux rockomotives de Vendôme. La reformation de Diabologum.
Bon dieu que j'aurais aimé y être.

dimanche 30 octobre 2011

la saloperie du dimanche

On comprend mieux les pétages de plomb en direct de ce merveilleux auteur/compositeur/interprète/présentateur. A l'écoute de ce chédeuvre aux paroles d'une profondeur inégalable et inégalée (ses cheveux étaient noirs de la couleur de l'espoir), à la musique digne d'un générique de Maritie et Gilbert Carpentier et aux vocaux à faire pâlir de jalousie Daniel Johnston, je ne peux que m'incliner. Je rends les armes. Trop de beauté tue la beauté.

samedi 29 octobre 2011

la coquille du jour

probablement un album de merde, basé sur du vent ou qui annonce la fin d'une constipation passagère:
Plaid.
Je ne vois guère que ça pour expliquer cette coquille (qu'on pourrait élégamment traduire par  : c'est l'heure d'aller chier)

vendredi 28 octobre 2011

silent cut

mais que va devenir ce pauvre Mark Hollis ??? Après cette fin houleuse, remettra-t-il les couverts ? ou se retirera-t-il à jamais lors d'une procession religieuse pendant laquelle la foi est venue le trouver, l'extirpant sans remords d'une vie dissolue ? Toutes ces interrogations trouveront une réponse ici, dans la note qui suit :


Sur une demande pressante, et non parce que l'album est magnifique bien entendu, je me décide à chroniquer le Mark Hollis. Il est vrai que je me suis posé la question quant à cette chronique. Pourquoi chroniquerais-je Hollis et pas Heligoland ou O'Rang ? Les deux autres sont des albums de Friese-Greene pour Heligoland et Harris et Webb pour O'Rang. La réponse est simple: je connais mieux le Hollis qu'O'Rang (dont les deux albums sont à découvrir) et pas du tout Heligoland. Or donc, Hollis a un contrat avec polydor le liant pour deux albums. Le premier, le laughing stock de Talk Talk sorti en 91, il lui en reste un à sortir (logique me direz-vous). Il demande donc à Phill Brown de le produire avec les mêmes libertés que pour le dernier Talk Talk. Sorti en 1998, il aura fallu 7 ans à Mark Hollis pour panser les blessures qu'auront laissé Talk Talk. Un silence de 7 ans et 20 secondes pour débuter cette ode au silence. Pour bien se démarquer de Talk Talk ou peut-être pas, l'album commence donc par un silence de 20 secondes (comme myrrhman) et un rappel au 3ème album:  the colour of spring. Débuter ce disque par ce titre ne peut être qu'une provocation ou alors une façon de dire : Talk Talk c'était moi et personne d'autre. Maintenant que je viens de l'enterrer avec ce morceau, je prends le commandement de l'album et ce sera un album de Mark Hollis que vous écouterez point final. En effet, l'objet en question ne peut être qu'un album de Hollis. Entièrement acoustique, enregistré avec deux micros stéréo, que dire de plus ? Que l'album a beau avoir un format pop : 8 chansons pour 46 mns, il a plus à voir dans l'esprit avec le jazz ou le classique voir le folk que tout ce à quoi a pu être affilié Hollis jusque là. Il creuse dans cet album ses obsessions pour le classique, le jazz, voir l'expérimental ou le free-jazz. Il suffit d'écouter a life (1895-1915) pour s'en rendre compte : le quartet de bois renvoie au classique, la basse quant à elle renvoie au jazz et les percussions, les choeurs à l'expérimental. Ce qui est extraordinaire c'est que tout cohabite sans que l'un ou l'autre des styles ne prenne le dessus, tout ici coule de source, paraît naturel. 41O6SiYLWOL._SS500_.jpgA croire que le silence arrive à lier tous les styles évoqués ci-dessus en une seule entité. Le génie de Hollis est justement de faire du silence le principal instrument de cet album. Plus que tout au monde, il est présent et Hollis lui rend le plus grand hommage qu'un musicien puisse lui faire. Bon, entrer dans cet album n'est pas chose aisée, il faut accepter de se laisser bousculer par ses silences, ses directions parfois contradictoires, cette sorte de statisme, ce parti-pris très personnel de voir la musique. Il faut accepter cette acoustique qui donne l'impression que l'album a été enregistré dans la pièce où on est, comprendre que la musique n'est pas futile mais nécessaire, qu'elle invite ici à la confidence, au recueillement. Mais attention ce disque est tout sauf austère ou aride. Il demande énormément à l'auditeur, de la patience de la véritable écoute mais une fois que l'on réussit à y entrer, il est d'une générosité extraordinaire. Il est certes moins immédiat que ceux de Talk Talk mais  tout aussi foisonnant, riche, et a une personnalité qui lui est propre. Beau, complexe, abordable, sans concessions il s'agit là encore d'un indispensable de la part d'Hollis. Album qui clôt un parcours exemplaire de la part de son auteur et qui va jusqu'au bout de sa logique : The colour of spring commence par 20 secondes de silence, A new jerusalem setermine sur 1' 40" de silence. Depuis......shhhhhh.
Au fait , juste une anecdote : sans Hollis et Talk Talk, Bashung n'aurait jamais fait l'imprudence. Lauging stock et spirit of eden étaient des influences revendiquées par Bashung lors de l'enregistrement dudit album. Rien que pour cela, je vouerai une reconnaissance éternelle à Talk Talk.

ba-da-boum

l'avant-dernier épisode de ce feuilleton arrive à grand pas. Mark Hollis va-t-il gagner contre les méchants ? Talk Talk se sortira-t-il de ce mauvais pas ?  Toutes ces interrogations trouveront une réponse ci-dessous. Alors...chut.....lisez et tremblez :


Comme vous avez pu le remarquer, j'utilise pour pseudo myrrhman. Mais, vous demanderez vous à juste titre, d'où vient ce nom sublime ?  Ce nom, marque de mon bon goût absolu, vient du premier morceau de laughing stock de Talk Talk. Album que je porte très haut dans mon estime, aussi haut que le spirit of eden bien sur. Or donc nous y voilà : il va falloir que je termine ma chronique sur Talk talk avec cet album merveilleux qu'est laughing stock. Comment vais-je pouvoir m'y prendre pour rendre justice à cette pierre angulaire qu'est devenu cet album ?
Je crois que je vais faire comme pour ma précédente note et parler de l'histoire plutôt tragique qui entoure cet album devenu légendaire. Allez, en gros, on prend les mêmes, à savoir Hollis, Phil Brown (producteur), Friese-Greene et Apsden (manager), les mêmes lieux (Wessex, à Londres), 7 mois d'obscurité, on fait mijoter tout ce beau monde ensemble et on obtient des dépressions, des mariages détruits et des abandons et à l'occasion un album unique. La communion entre Friese-Greene et Hollis est à son paroxysme, seuls eux savent exactement le son qu'ils veulent produire, les notes qu'ils jouent, les musiciens extérieurs commencent à les énerver, ne sachant pas exactement ce qu'ils devaient faire. TalkTalk pendant ces sessions ne se résumait plus qu' à Hollis et Friese-Greene jouant quasiment tous les instruments. Voici ce qu'en dit Friese-Greene : "Si vous voulez résumez TT, les premières minutes de Laughing stock expose ce vers quoi nous tendions. Mark et moi commencions à nous impatienter avec les [musiciens] extérieurs, c'était démoralisant. Alors soit on l'écrivait, soit on le jouait nous-même parce qu'on ne pouvait pas se tromper. On a joué sur des tas d'instruments qui ne nous étaient pas familiers, jouant dans la mauvaise clé, commençant au mauvais moment mais à tous les coups, c'était les meilleures prises. Cet album s'est construit sur des choses impossibles à reproduire." L'album laissera des traces indélébiles sur tous les participants : Paul Webb n'a plus joué de basse avant plusieurs années, Phil Brown et Lee Harris ont du suivre une psychothérapie de plus d'un an. Le pire dans cette histoire a été la relation entre Friese-Greene et Hollis: la fusion tout au long de l'enregistrement puisà la fin de celui-ci chacun est parti de son côté en se serrant la main et plus rien, fin de Talk Talk. Les deux ne se sont quasiment plus revus depuis cette poignée de mains. Conscients l'un comme l'autre d'être  parvenus au bout d'un processus créatif de longue haleine, hors du commun, de n'avoir plus rien à faire ensemble par la suite. La fin du groupe au plus haut de sa création.416VZEBA00L._SS500_.jpg
Voici ce que j'en disais sur X-silence il y a 4 ans : Ceux qui connaissent Talk Talk par l'entremise de "It's My Life" ou "Such A Shame" vous diront que c'est de la bouse. Infâme. Ils n'ont pas tort.
Ceux qui les connaissent par "Spirit Of Eden" et "Laughing Stock" vous diront que c'est peut-être l'un des plus grands groupes qui fût en activité au début des années 90. Sublime. Ils ont tout à fait raison.
Comme tous les grands albums, celui-ci ne comporte que 6 titres, fait à peine plus de 40 minutes et se trouve être une véritable pierre angulaire du rock des années 90. Sans "Laughing Stock", pas de Labradford, ni de Bark Psychosis et encore moins de Sigur Ros ou de Mogwaï.
Il s'agit d'un album de six titres, ou plutôt six pièces. Toutes en état d'apesenteur, tantôt mélancoliques, tantôt flippantes voir rageuses.
Etat des lieux donc:
"Myrrhman", 15 secondes de silence, apparition inopinée d'un bruit de batterie et démarrage de la chanson, l'impression d'entrer dans le disque par accident. Fin du morceau comme le début, 15 silencieuses secondes.
"Ascencion Day", l'ascencion la rage aux dents, toutes guitares dehors, bordel construit par couches successives jusqu'au cut final. N'aurait pas dépareillé sur Spiderland.
"After The Flood", ou l'état de grâce permanent pendant 10 minutes, piano d'une délicatesse infinie, batterie sortie tout droit de Can, bande passée à l'envers, bruits étranges, variophone bloqué sur une seule note lors du solo. Au concours de la chanson la plus délicatement barrée, on pourrait la trouver en bonne position.
"Tapehead", ou le négatif de "Ascension Day". La descente sans rappel ni torche au fin fond de la faille de San Andrea. Le flip absolu durant 7 minutes, la claustrophobie mise en musique.
"New Grass", ou le concept de la bulle de savon. La légèreté, l'apesanteur doublée d'une mélancolie tenace soulignée par un côté jazz.
"Runeii" signe la fin de l'album et par là même la fin du groupe. Il s'agit aussi du morceau le plus dépouillé de cet album, une voix une guitare et le silence, envahissant, omniprésent. Mark Hollis termine en murmurant et la guitare fait de même. La grâce absolue et la plus belle fin pour un album devenu une référence incontournable dans l'histoire du rock.
Je le pense toujours et pour moi Talk Talk est synonyme de groupe à part dans le rock. La plupart des groupes mettent tout dans leur premier album : leur génie, leur rage, et déclinent ensuite à force de vouloir ou non reproduire ca qui a fait leur génie. Talk Talk lui a fait l'inverse : un parcours complétement atypique qui les fait aller du sous-groupe de merde qu'ils étaient début 80 à la référence absolue à la fin de leur parcours. Tout ça du à la volonté de deux fous qui ont fait la musique comme eux l'entendaient en se foutant complétement des canons de la mode, en mettant leur obsession au premier plan quitte à ne rien vendre par la suite. Car laughing stock a réussi à faire pire en terme de ventes que spirit of eden, ce qui n'est pas un mince exploit.

ba-da-bing (3)

De nouveau la suite de ce feuilleton haletant, comment cela va-t-il se terminer ?? Ah, ah. Lisez la suite :

Bon par où commencer cette nouvelle note sur un de mes albums préférés de tous les temps ?  Continuer l'histoire de Talk Talk au  moment où ils vont enregistrer spirit of eden ? Pourquoi pas ! Allez, hop, c'est parti : Hollis et Griene, devenus les véritables têtes pensantes de Talk Talk, se sont mis dans le crâne de ne plus se répéter. Pour cela ils engagent un nouveau producteur, Phil Brown, connu pour avoir produit Hendrix, Led Zep, Marley. Changent leurs méthodes d'enregistrement (en gros, dans une ancienne église au nord de Londres avec pour seul source de lumières une rampe de spots s'allumant au rythme de la batterie de Lee Harris et un projecteur à huile pour la pièce de contrôle.). L'enregistrement dura 9 mois, dans l'obscurité, déformant la notion d'espace temps, créant une ambiance étrange. Leur méthode de travail aussi : Griene et Hollis enregistrent le travail des musiciens puis effacent 99% de la bande eux compris. Ne gardant finalement que ce qui leur convenait au prix de frustrations énormes pour les autres musiciens. Moralité : en 88 sort l'un des plus beaux albums de tous les temps (enfin de mon humble point de vue). Ni pop, ni jazz, ni rock, ni classique mais tout cela à la fois. Je me souviens que les premières écoutes en 88 m'ont littéralement happé. Comprenez moi bien: passer des Pogues, Tracy Chapman, Sade ou Prince période lovesexy à spirit of eden, il y a un abîme dont je ne me suis jamais remis. Déjà en découvrant les morceaux derrière la pochette je me disais : putain six titres, ils se sont pas foulés !!! Quand j'ai ouvert le disque (un vinyle que j'ai toujours, en parfait état) et que j'ai regardé la première face, ne voyant aucune coupure entre les morceaux, ça m'a plutôt surpris. C'était aussi le premier disque que j'avais enregistré en DMM ( direct metal mastering, procédé assurant une meilleure qualité de son aux vinyles) avec un son nickel. Bon, en le posant sur la platine, là j'ai eu un de mes premiers grands chocs musicaux. Le genre qui vous fait entrer dans une autre catégorie : on passe de l'auditeur distrait, futile, celui qui écoute avec enthousiasme mais sans véritable passion Toni Childs ou Jeff Healey Band à celui de mélomane averti, passionné voir acharné qui ne comprend pas pourquoi un de ses groupes préférés ne vend rien mais a le sentiment intime d'avoir touché du doigt un moment unique, un graal musical. C'est exactement ce qui m'est arrivé à 15 ans lors de la sortie de spirit of eden. J'ai eu le sentiment de devenir quelqu'un de plus intéressant, d'à part (musicalement parlant hein !). J'adorais un disque auquel personne ne s'intéressait, dont personne n'avait entendu parlé et chaque fois que je pouvais le faire écouter à des amis, je savais que ceux-ci seraient pour la plupart retournés par ce qu'ils venaient d'entendre. Ceux qui n'appréciaient pas devenaient des cons, des personnes inintéressantes (qu'est ce qu'on peut être con à cet âge là !!) qui ne méritaient pas que je m'intéresse à eux. Je me rendais aussi compte que question musique je devenais une sorte de paria, le mec qui écoute de la musique bizarre. Mais je dois avouer que je m'en foutais royalement, j'étais sur d'être dans le droit chemin. L'avenir ne m'a pas donné tort de ce point de vue là : 21 ans après je le réécoute avec toujours autant de frissons et je suis toujours persuadé qu'il s'agit là d'un des 10 albums que j'emporterai dans ma tombe.

Alors de quoi il retourne ? hein ? de 6 morceaux découpés en 4 ou inversement. En fait une première face de 23 mns en trois parties et une seconde avec 3 véritables morceaux, d'une durée approximative de 5 mns au minimum chacun. La première face the rainbow déploie en effet toutes les couleurs qui peuvent être décrites dans la musique, toutes les teintes allant de la spiritualité, l'apaisement à la rage destructrice, au vacarme le plus fou (desire en est un bel exemple.), déchire littéralement ceux à qui il restait un espoir d'entrevoir une chanson pop, un refrain ou quelque chose de ce goût là. Non Talk Talk balaie d'un revers de la main cette tentation et impose Sa vision de la musique : profonde, mystérieuse, exigeante, d'une cohérence incroyable malgré les conditions d'enregistrement, flirtant de plus en plus avec le silence, en faisant le principal acteur de ce disque (ainsi que du prochain), ayant plus à voir avec le classique, allant au bout du bout de sa démarche jusqu'au-boutiste. Au début de the rainbow, Hollis murmure plus qu'il ne chante, se confie. Au fur et à mesure des 23 minutes, à mesure que la tension monte, le ton de la voix suit le même chemin et finit par hurler au-dessus d'un vacarme assourdissant : that ain't me babe". C'est peut-être pas toi mais en tous cas tu viens d'inventer avec ce morceau de 23 mns un courant qui va faire fureur dans les années 90 : le post-rock. L'art de l'épure, des montagnes russes (tension-calme-tension ) dont saura si bien se servir GodSpeed!, tout vient de là. On a donc une première face violente, tendue à l'extrême, passionnante, longue et rock on aura droit à une seconde complétement opposée mais tout aussi passionnante. Calme, jazz, empreinte de religion, de recueillement,  plus courte presque d'un format pop mais évitant ce chemin à tout prix. Introspectif dans ses paroles abordant des thémes le touchant de près (drogue, mort, spiritualité), Hollis paraît beaucoup plus touchant mais aussi absent s'en allant sur la pointe des pieds avec un wealth touchant au sublime. De toutes façons,de mon point de vue bien sur, tout dans cet album touche au sublime : les choeurs de i believe in you, apportant spiritualité et une émotion rare, l'orgue de wealth qui s'en va peu à peu comme la vie s'en va d'un corps, paisiblement mais surement, le jazz jouant à cache-cache avec le silence de inheritance. Talk Talk finit ici sa mue entreprise lors de the colour of spring, se débarrasse définitivement de ses oripeaux pop pour atteindre une sorte de nirvana, une beauté sublime qu'aucun groupe actuel, toujours à mon humble avis, n'a atteint jusqu'ici. Le pire c'est que trois ans après ils remettront ça avec un laughing stock aussi indispensable et superbe que celui-ci.

Inutile de dire que l'album ne se vendit pas, ses ventes furent catastrophiques et ont permis à EMI de se débarrasser d'eux. Ce qui de toutes façons, arrangea bien le groupe.

jeudi 27 octobre 2011

ba-da-bing (2)

tout de suite, la suite de ce feuilleton passionnant :
Ah oui, c'est vrai : je terminai ma dernière note par un suspens inouï : ça n'allait pas tarder à tourner à plein régime. Bon dieu, quelle phrase !! quelle accroche !! Digne de la fin d'un épisode de la première saison de 24, insoutenable quoi.
Oui donc je parlais de la collaboration entre Friese-Greene et Hollis et laissais entendre que le génie entre eux n'allait pas tarder à entrer par la grande porte. Si le talent de Talk Talk était indéniable ( il en faut je trouve pour pondre un titre aussi accrocheur que such a shame), on n'aurait peut-être pas parier un kopeck sur le génie de ce groupe.
41R0XAVNT3L._SS500_.jpgEt pourtant... Quand sort en 86 l'album the colour of spring, il n'est question que de cela. Voyons le d'abord  comme un album de transition : l'abandon pur et simple de la ritournelle électro pop au profit d'une véritable instrumentation organique, du commencement d'une recherche, d'une expérimentation digne d'un Robert Wyatt, d'un largage d'amarre pour dériver là où bon lui semble en en ayant rien à foutre de ce que pensent les autres. Transition encore dans la façon d'aborder la pop, l'écriture des chansons, la production : Le groupe ne pense pas en single comme l'espérait la maison de disque de l'époque (EMI qui n'a d'ailleurs jamais rien compris au groupe, n'y voyant qu'une vache à lait de plus alors qu'ils avaient de l'or en barre sous la main) mais en terme d'album d'où des morceaux longs (6 morceaux sur les 8 font plus de 5 mns), complexes, faisant appel à certains musiciens de renom comme Steve Winwood, accentuant le décalage entre leur image de groupe propret et ce qu'ils sont réellement. Ajoutez à cela le rôle grandissant de Tim Friese-Greene qui non seulement produit l'album, joue tout ce qui est orgues, piano, variophone mais co-écrit également tous les morceaux, devient le véritable alter-ego de Hollis, celui qui le comprend et qui va influer sur le destin du groupe. Cest aussi le moment où Talk Talk décide d'arrêter de donner des concerts, où le groupe ne se consacrera plus qu'au travail studio mettant EMI dans l'embarras : comment faire de la pub, récupérer du fric sur un groupe qui ne se produit plus sur scène ? Tout cela donne un album magnifique, débarrassé du superflu, trouvant le succès accidentellement. Album de transition avant le naufrage (disons plutôt le suicide) commercial que sera spirit of eden. Pourtant pour qui connaît cet album, il montre bien, sur plusieurs morceaux, la direction que prendra le groupe 2 ans plus tard : april 5th ou chameleon days réduisent l'instrumentation  à sa plus simple expression (voix, orgues, un dobro), tout en ambiance, en grâce fragile. Si le succès est au rendez-vous avec life's what you make it ou encore living in another world c'est par le plus pur des hasards car l'écriture de Hollis/Greene se fout royalement des canons de la pop et ses inspirations n'ont rien à voir avec l'époque et les groupes qu'il côtoit comme Frankie Goes To Hollywood, Kajagoogoo, lui se situerait plutôt du côté des auteurs classiques comme Debussy ou le jazz de Gillespie. La production de cet album délaisse aussi complétement les canons de l'époque: pour eux les synthés sont morts, vive les véritables instruments !! Rien ne pourrait être pire pour eux que de coller au son de leur époque, Talk Talk ne veut plus être associé aux années 80 et s'emploie (remarquablement d'ailleurs) à devenir intemporel. En utilisant d'un côté des intruments classiques comme le piano ou la guitare acoustique mais en utilisant d'autres instruments plus surprenants pour leur époque : un mellotron, un variaphone, des choeurs d'enfant ou le Ambrosia Choir. Avec tous ces handicaps Talk Talk arrive à vendre plus de 2 millions d'albums à travers le monde et offre à ses auditeurs un album d'une richesse incroyable tant au niveau mélodique, que du son. Leur premier chef-d'oeuvre était sorti et deux autres allaient suivre...

ba-da-bing

Aujourd'hui, comme demain, recyclage. Non pas que je tienne à faire ma grosse larve, mais je viens juste de recevoir les vinyles d'un de mes groupes préférés. A savoir le laughing stock de Talk Talk et le Mark Hollis. Pour ce faire, fêtons l'événement dignement en repêchant une série de note que j'avais écrite il y a plus de deux ans, expliquant mon amour pour Talk Talk.

 Il était une fois, en 1977 un pitit gars du nom de Mark Hollis qui se faisait royalement chier pendant ses études de psy et qui, pour passer le temps, forma un groupe avec son frangin Ed. Ils décidèrent de le nommer The reaction et sortirent un single en 78. La réaction ne se fit pas attendre : Le single fut un succès mondial, Hollis plongea dans l'enfer de la drogue, changea de nom pour Herbert Léonard et connu le succès que l'on sait dans les années 80 en France. Fin de l'histoire. Euh......... pas tout à fait. Bon ok, le groupe splitta en 79, Hollis fit la connaissance en 81, via son frangin, du bassiste Paul Webb et du batteur Lee Harris qui allaient devenir la colonne vertébrale du meilleur groupe des années 80 : Talk Talk (Ayé !!! vous avez compris le subtil jeu de mots qui compose ce titre fort recherché !!!).
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Meilleur, faut le dire vite car leur premier album, the party's over sorti en 82, ne les prédisposait en aucun cas à devenir l'un des groupes les plus influents de la planète. Loin de là même.Surfant sur le succès de groupes comme Spandau Ballet ou Duran Duran, Hollis et sa bande singeaient allégrement cette new wave néo romantique avec une pop synthétique de fort mauvais aloi (talk talk, it's so serious sont proprement inécoutables et l'album est proche du ridicule.) Seule surnage de ce naufrage la voix de Hollis, déjà formidable. D'ailleurs le public ne s'y est pas trompé ou alors a mis le temps car ce fut au bout du troisième single (today, qui suivit talk talk et mirror man) que le succès vint. Entre temps, voulant se débarasser de cette image de minets proprets ou de groupe pour midinettes, Talk Talk eu la bonne, voir l'excellente, idée d'engager un certain Tim Friese-Greene. Producteur de son état, il fut engagé pour donner de la consistance au son du groupe. Son influence se fit déjà sentir dès le second album it's my life. Sorti en 84, il eut un succès certain. Mais ce sont surtout ses singles qui cartonnèrent : qui a vécu sa jeunesse dans les années 80 ne peut passer au travers des cartons que furent it's my life et surtout cette rengaine pop, mélancolique et collante qu'était such a shame. L'album quant à lui était pas formidable mais le groupe faisait preuve d'une maturité étonnante. Le son de l'album n'était plus exclusivement électro pop mais incluait de véritables instruments comme la guitare, le piano et donnait une teinte mélancolique, chaude, boisée à cet album assez bancal mais surprenant. Le rôle de Friese-Greene grandit de plus en plus dans le groupe: il passa de producteur à multi-instrumentiste et sa collaboration avec Hollis provoquait des étincelles de génie. Cela commençait seuleument mais n'allait pas tarder à tourner à plein régime........ (to be continued)...

mercredi 26 octobre 2011

love story

The Necks et moi, on file le parfait amour. Et ce depuis chemist. cinq ans que nous vivons ensemble sans un nuage, rien. Il y a bien eu quelques bas, relatifs (townsville, en 2007) mais rien de grave. Rien qui n'irait entacher notre idylle. J'ai eu beau chercher dans son passé, écouté tous leurs albums pour y détecter ne serait-ce que la trace d'une imperfection, d'un ratage, rien n'y fait, nous sommes faits l'un pour l'autre.
Alors quand je vois que pour nos cinq ans de vie commune The Necks sort un nouvel album, ben....je suis heureux. Et là pour ce nouvel album, mindset, ils se sont décidés à faire les choses en grand. Si c'est pas une demande en mariage, je ne sais pas ce que c'est. Que je vous explique : mindset c'est le changement dans la continuité. Là où rien ne change, c'est dans la façon d'aborder leur musique, faite d'accidents, de silence, de tension, de sur-place également. Un jazz qui n'hésite pas à explorer les confins de l'ambient, de l'improvisation tout en restant à hauteur d'homme, abordable. La petite révolution, le changement dans la continuité en somme, c'est l'introduction de guitares. Sur rum jungle elles apportent une touche apocalyptique pas piquée des hannetons sur un morceau qui n'avance qu'en créant du chaos. Par petites touches, subrepticement, une couche venant se superposer à une autre, mais au final c'est un doux bordel qui se créé au fur et à mesure que le morceau avance. Impressionnant comme le chaos peut prendre des atours zen.
Daylight en revanche incorpore des éléments électroniques, hérités des divers rencontres du groupe avec différents artistes tels Fennesz, les mélange à des petits bruits sur une rythmique changeante et joue en grande partie avec le silence. Le concept derviche-tourneur dans les sables mouvants semble avoir été créé spécialement pour ce morceau. Daylight n'avance pas, non, il creuse. Son sillon jusqu'à évanouissement.
Musicalement parlant donc leur seizième album est probablement l'un des plus abouti, l'un des plus impressionnants de leur discographie. Comme quoi notre idylle est loin d'être terminée.
Et j'irai même jusqu'à penser qu'ils tiennent à ce que ça continue encore longtemps. Pour ce faire, ils ont décidé de sortir mindset, pour la première fois de leur carrière, en vinyle. Qu'ils vendent pour la modique somme de 12.5 £ avec les frais de port gratos. Si ça, c'est pas une demande en mariage en bonne et due forme, alors je ne sais pas ce que c'est. Pour commander c'est ici que ça se passe. Pour écouter, démerdez vous et faites moi confiance parce que là j'ai rien trouvé concernant mindset.

mardi 25 octobre 2011

nyx

Beach Boy avait déjà prévenu dans une de ses notes : le nouveau Mansfield.Tya vient de sortir.
Autant le dire : j'étais aussi  excité à l'idée d'écouter ce nyx que de m'enfiler un verre de viandox en guise de café au petit-déj'. Leur précédent effort malgré quelques morceaux remarquables  m'en touchait une sans faire bouger l'autre, déchiré que j'étais entre l'ennui, le ridicule et la beauté qui se dégageait de seules au bout de 23 secondes . Ne comprenant donc pas l'engouement de certains @mis pour ce groupe.C'est donc, fort logiquement, avec une certaine appréhension que je négociais l'écoute de Nyx, m'attendant à réprimer un bon paquet de bâillements tout du long.
Il faut au moins reconnaître une vertu à ce nyx, c'est d'être l'album le plus intrigant, déroutant même de cette année 2011 dans la catégorie chanson française. Déjà elles sortent un concept-album. Notion n'ayant plus court en 2011, qu'on aurait plus vu en cours dans les années 70. En gros le concept est le suivant : variations autour de nyx, déesse de la nuit liée au sommeil, au sarcasme, tromperie, discorde, vieillesse entre autre réjouissances. Les textes tournent donc autour de ces notions et donnent une tonalité très très sombre aux chansons. Comme tout concept-album, il faut une bonne part de prétention, une autre très bonne part d'expérimentations et une autre, plus grande encore, de talent pour faire de cet album un édifice cohérent. Le tout est de trouver le juste dosage. Vous vous en doutez, si j'en parle ici, c'est que le dosage est pas loin d'être parfait. Première évidence à l'écoute de nyx : par moment voir assez souvent, on dirait du Camille. Mauvais point me direz-vous ? Dans le cas présent non. Parce qu'être en groupe permet d'éviter le nombrilisme, les écueils dans lesquels tombe justement Camille (le côté regardez comme je maîtrise bien ma musique, que j'ai conscience de l'anormalité de celle-ci, je suis formidable non ?), tout en conservant les mêmes ambitions démesurées. An island in an island et au loin sont là pour témoigner qu'on peut faire du Camille et être excellent. Bon point donc.
Le cadre de l'album est très pop (une quinzaine de morceaux pour une petite trentaine de minutes) mais alors le contenant est essentiellement expérimental.Construit comme une pièce de théâtre avec une intro, deux parties et une conclusion ( lorgnant plus du côté de Lynch que de Feydeau ), nyx rappelle la grande époque de Saravah quand Higelin/Areski/Fontaine gravaient sur microsillons leurs délires musicaux. A la grande différence que leur délire ici n'est pas anarcho-surréaliste mais aurait tendance à être surréalistico-malsain (si tant est que ça veuille dire quelque chose). Lynch et son univers sont omniprésents (la notte, animal et ses vocaux malsains en introduction) celui de Claire Denis via trouble every day également et ce à travers la pop baroque et sombre des Tindersticks qui hantent toute la première partie. La seconde en revanche est beaucoup plus pop. Et française. Mais pas moins simple et bien plus barrée. Entre une relecture de Depeche Mode (cavaliers n'aurait pas dépareillé sur violator), une ambiance B.O sixties (logic coco), un hommage à Björk (des coups, des coeurs) et un titre que n'aurait pas renié Camille en plus barré, Mansfield Tya se permet, sur quatre morceaux dans un format de 2 mns chrono, de distendre la pop, la maltraiter pour mieux la sublimer (ok, j'envoie mon C.V aux inrocks, si jamais ils cherchent un remplaçant à Beauvallet, on sait jamais). Enfin vient Cerbère qui clôt nyx de façon quasi parfaite. Comme dans la mythologie, il empêche l'auditeur de s'échapper complétement de cet univers. Malsain au possible, stressant, il conclut l'album sur une note solennelle qui fait qu'on n'oublie pas de si tôt la demi-heure de folie qu'on vient de passer en compagnie de Mansfield Tya
Au final Nyx apparaît comme une entité malade, folle, créée par une sorte de Dr Frankenstein qui aurait troqué ses outils chirurgicaux pour des instruments et aurait appliqué à la lettre les préceptes enseignés par ces laborantins fous de Saravah dans les années 70. Un des disques français les plus marquants de l'année en tous les cas car le seul à vraiment allier prise de risque maximale, univers singulier et accessibilité. Pour tout vous dire, depuis que j'ai pressé play il y a deux jours, je n'ai pas réussi à écouter quoi que ce soit d'autre.Je sais qu'une fois ma note terminée je passerai à autre chose mais je reste persuadé que ça ne durera que deux ou trois jours avant que l'envie ne me reprenne de l'écouter.Et de replonger.

vendredi 21 octobre 2011

Aujourd'hui : RIEN (le retour)

Enfin pas tout à fait.
J'ai écouté Lulu. Non pas le fils Gainsbourg, ne vous méprenez pas.
Lulu de Lou Reed & Metallica.
Autant vous dire que tenter une écoute au saut du lit, à 6 plombes du mat', c'est une expérience que je qualifierais d'unique. Disons le clairement : j'ai peur de rien. Alors, qu'en dire ? j'ai écouté les deux premiers morceaux en entier, j'ai pris mon petit-déj et y suis retourné dans la foulée. La pause petit déj' m'a été salvatrice. Disons qu'au bout d'à peine dix minutes je n'entendais plus rien. Les rires, mêles aux sanglots longs d'une aube d'automne, m'empêchaient d'être complètement réceptif à la parodie musique (?) de ces deux bestiaux. Dès l'annonce de l'union de ces deux mastodontes on savait que la montagne accoucherait d'une souris mais force est de constater qu'à l'écoute de lulu, la souris est dans un piteux état. Entre les hormones dont elle a abusé pour avoir un corps d'athlète body-buildé et sa voix souffreteuse, rachitique, accusant un âge plus que certain, la conclusion à en tirer est qu'elle ressemble à rien.
En même temps à cette heure là, la gueule enfarinée, les couilles qui démangent, il me faut quelque chose de cet acabit pour me réveiller. Manque de bol c'est pas le métal d'Aluminiuma (métal mou je le rappelle) qui va m'aider. Bien au contraire. Je m'explique (faut toujours s'expliquer) : S'adapter à la personne avec qui on collabore c'est sympa mais faut pas abuser non plus hein. Là le métal pratiqué par Metallica est en gros calqué sur le rythme du déambulateur utilisé par Lou Reed au sortir de son AVC. La seule tension palpable ici c'est pas le son des guitares émis par Metallica, mou et ridicule tant il cumule clichés en tous genres, non, c'est de savoir à quel moment papy Reed va se ramasser les pieds dans le tapis et s'étaler de tout son long. A l'écoute du chant, on se dit que l'enregistrement a du se faire post-gamelle, une fois que le râtelier de Reed s'en est enfui hors de sa ganache.  Ou alors les mecs de Metallica, farceurs comme pas deux,  lui ont planqué son dentier avant de commencer l'enregistrement des séances de chant. C'est pas possible autrement. Son spoken word, autrefois superbe (rappelez-vous new york) relève presque de l'aphasie. On sent les mots se bousculer au portillon sans pouvoir arriver dans l'ordre attendu. Il y met pourtant de la bonne volonté papy. Mais rien n'y fait :  soit on finit par avoir pitié de lui, soit on se marre comme des baleines.Donc, impossibilité de continuer l'écoute au delà de deux chansons. Et de toute façon quand on regarde la longueur des morceaux suivants (jusqu'à vingt minutes tout de même), la seule envie qui nous étreint c'est de pousser la seringue de potassium pour que papy zinzin se la ferme une bonne fois pour toute. Et faire appel à ce bon vieux leatherface pour qu'il s'occupe reste du groupe.
Vous me direz, quel intérêt à pondre une note sur une réunion non-événementielle entre un vieux gâteux sénile  et un groupe has-been ? Aucun. Critiquer lulu c'est enfoncer une porte ouverte, dire que le mal c'est pas bien. Toute la blogosphère (et même au-delà) l'aura écouté et devrait en dire peu ou prou la même chose que moi. La seule chose qui me différencie des autres, c'est que eux ne se sont pas levés à 6 plombes du mat', exprès, avec l'idée saugrenue de s'envoyer ça. Par moment je doute de ma santé mentale. Pour dire la vérité, ma capacité à m'envoyer ce genre de daubes m'effraie tout bonnement. Je songe à commencer une psychothérapie. Maintenant.
Tiens, et si je me faisais le dernier Yann Tiersen ?

mercredi 19 octobre 2011

Aujourd'hui : RIEN

juste une note pour signaler qu'à partir du 7 novembre prochain, il devrait y avoir un nouvelle note dans ce formidable blog qu'est ma main dans ton disque. En effet Daniel Darc sort son nouvel album spécialement conçu pour ma pomme. A l'intérieur : de la poésie maudite qui veut dire quelque chose et des mélodies complexes dignes de Brian Wilson. La preuve ?




je suggérerais bien à Daniel d'autres paroles un peu plus complexes qui conviendraient parfaitement à sa mélodie mais pas sur que ça lui convienne.
Exemple :
les crottes de nez, c'est dégoûtant
j'en ai mangé, ça colle aux dents.
C'est pas plus ridicule que le texte d'origine, vous en conviendrez. En revanche, ça colle parfaitement à la mélodie (et aux dents). Essayez, c'est redoutable.

mardi 18 octobre 2011

j'aime pas la pop : chapter 2

Chère Nouvelle-Zélande,
je me permets aujourd'hui de prendre le clavier afin de te dire à quel point je te hais.
Tu es belle, tu es forte, intelligente, toussa toussa quoi. En rugby, parlons en un peu, tu vas nous atomiser/laminer/exploser avec une classe folle dimanche prochain lors d'une finale à sens unique.
En musique, n'en parlons pas. Enfin si. Tu te permets rapprochements inimaginables. Vois-tu, en France quand on parle reggae ou soul par exemple, on pense indubitablement à nos fiers représentants hexagonaux à savoir : pour le reggae PierPolJack et pour la soul Ben l'oncle soul. Soit l'idée que je me fais du cauchemar musical. Toi, non. On te dit reggae, soul que fais-tu ? tu nous balances à la face un groupe qui réunit les deux avec un talent dingue. Tu nous présentes, pas peu fière, Fat Freddy's Drop. Salope va.
Et que dire en matière de pop. Territoire déserté en France, chez toi ça fourmille de toutes parts. Et même quand tes vieux groupes pop sortent de nouveaux albums, ça suinte la classe par tous les pores. Chez nous, en France, la vieillesse est synonyme de naufrage. Chez toi de seconde jeunesse. La preuve avec l'excellent free all the monsters des Bats. Groupe d'environ trente ans d'âge qui a l'air de se bonifier à chaque nouvel album. Pourtant, dès 1991, ils ont placé la barre très très haut avec un fear of god proche du génial. Il y a trois ans leur guilty office les remettait au premier plan avec un album pop impeccable. Cette année ils se sont décidés à nouveau à passer la vitesse supérieure.Leur free all the monsters c'est Yo La Tengo reprenant les Go-Betweens. Ni plus ni moins. Je m'extasiais, comme un gros con que je suis, sur le nouvel album de Real Estate il y a quelques jours mais là c'est une autre dimension dans la pop. Dès les premiers accords de long halls ça monte. Haut. Très haut. Et on sait pertinemment que ça ne redescendra pas. Parce qu'un album commençant de cette façon ne peut décevoir, ne peut que tutoyer les sommets en permanence. The Bats fait dans la légèreté, la grâce, la simplicité. Son fond de commerce c'est la pop de haute volée. Que voulez-vous, c'est innée chez  Robert Scott, le leader de The Bats. Ciseler des pop songs dans la dentelle sans un gramme de graisse c'est son quotidien à lui. Même quand il essaie de durcir le ton, il ne peut effacer la grâce qui émane de son talent. Grant Mc Lennan et Robert Foster sont ses ombres tutélaires (dont il s'est affranchi depuis qu'ils ne sont plus), Yo La Tengo ses frères de coeur.
C'est bien simple, c'en est écoeurant.
Tu sais quoi chère Nouvelle-Zélande ? Je me dis que c'est pas possible d'avoir autant de talents au mètre carré. C'est pas humain. Pour toutes ces raisons et d'autres encore, je te hais. Tout simplement. Sombre connasse.


lundi 17 octobre 2011

Pré-retraité

Nostalgie quand tu nous tiens.
Comme moi tu as connu avec pas mal de bonheur les années 90. Tous ces groupes indies/lo-fi bruyants, ces morceaux de deux minutes montre en main, composés d'un accord voir deux quand l'inspiration était là, avec chanteur/euse braillard(e) de rigueur. Leur chef de file se nommait Lou Barlow, leurs modèles Sebadoh (évidemment), Eric's Trip, Blonde Redhead, Mc Lusky.. Tu te souviens ?
Si tu as les guiboles qui flageolent de bonheur à l'évocation de ces noms, sache que le nouvel album de Pre, le bien nommé third, tombe à point. Avec third tu seras de nouveau un jeune crétin acnéique sautant partout comme un cabri à l'écoute de morceaux complétement déjantés, courts et survitaminés. Tu te remémoreras cette époque bénie durant laquelle tu pouvais te dépenser sans en subir les conséquences le lendemain (pour les plus chanceux) voir l'heure qui suivait tes acrobaties. Une époque où tu te prenais pour Bubka lors de pogos endiablés, où tes oreilles pouvaient supporter une charge de décibels hors du commun sans avoir l'aéroport Charles De Gaulle en direct live dans ton pavillon auditif quelques secondes plus tard.
Pre te permettra de revivre tout ça. De ton canapé. La télécommande à la main pour baisser le volume quand ça devient trop insupportable. Pre te rappellera que ta jeunesse s'est foutu le camp un peu trop vite. Dead pony ou big dique te feront l'effet d'une madeleine, les onze autres morceaux également. Tu te rappelleras le moment où tu as découvert les Lightning Bolt ou encore Drive Like Jehu. Tu te diras : putain, Pre c'est ça : du Lightning Bolt revu par Jason Lowenstein de Sebadoh et chanté par Kazu de Blonde Redhead. Ca déboîterait tout une colonie d'ours ce truc.Ces anglais, ils ont une pêche d'enfer, c'est vingt minutes d'une intensité rare, pied au plancher, tendu comme une big dique priapique justement.
Mais non, ça n'arrivera pas. parce qu'en effet tu vieillis. Tu deviens un vieux con qui supporte de moins en moins le bruit. Et tu auras arrêté third dès le second morceau. Que veux-tu, c'est la vie. Tu as des enfants qui prendront le relais et écouteront third à tue-tête et tu leur demanderas : c'est quoi cette musique de merde ? Ca chante pas ça braille et y a pas de mélodies là-dedans. Putain je me souviens quand j'étais plus jeune....
et tout compte fait tu ne te souviens de rien. T'es juste un con de plus qui a oublié qu'un jour il a été jeune.
Nostalgie de merde.


samedi 15 octobre 2011

Half Asleep

J'aurais aimé dire du bien de subtitles for the silent versions d'Half Asleep.J'aurais aimé, c'est sur.
Pourtant, non. Je n'en dirai très peu ou rien, l'@mi esther sur son blog le fait très bien.Il a parfaitement su en capter l'essence.
Je me contenterai juste d'ajouter que j'y entends parfois du Smog, du Cindy Dall, du Mark Hollis, l'austérité d'une Nico comme le faisait justement remarqué Esther. Ce genre de références qui en temps normal devrait peser sur son auteure et faire de son disque une sorte de catalogue musical  inintéressant, vide.
Mais bon je me suis dit que je n'en dirais pas de bien. Je laisse ça aux autres, s'exprimant mieux que moi. Je ne rajouterai rien d'autre excepté ceci : c'est qu'une fois la glace brisée, une fois le casque mis sur les oreilles, le volume sonore à fond, il y a dans subtitles une vie incroyable (on y entend le bois des instruments, la création se faire presque en direct), un talent magnifique qui vous saute littéralement à la gueule. Grand disque qui se mérite et belle note de l'@mi .

PS : et au passage merci à Delphine Dora de m'avoir mis sur la piste de ce disque il y a quelques mois.

jeudi 13 octobre 2011

pop pop pop....

Souvenez-vous : l'an dernier, 2 de The Ancients.
Et alors ?
Il est vrai qu'en matière de pop, je ne m'attends plus à grand chose et ce depuis un bon moment. Rien ne m'émeut vraiment. Alors quand un album de pop sort, je l'écoute d'une oreille fort distraite en faisant à bouffer histoire de passer le temps de façon agréable. Autant le dire : la plupart du temps ça rentre dans une oreille, ça imprime rien et ressort par l'autre comme c'en était rentré. Là est le drame de ma vie : la pop me fait chier la plupart du temps au plus haut point. Il y a parfois des exceptions : le hotel shampoo de Gruff Rhys qui est une vraie réussite, dans une moindre mesure le Cashier n°9 dont Beach Boy parlait il y a peu. Puis il y a le cas Real Estate. Qui sort days le 18 octobre prochain. Days c'est un peu le miracle auquel je ne m'attendais pas cette année. Comme le 2 de The Ancients l'an dernier. De la pop simple, sans fioritures, accessible. Faite de mélodies immédiatement identifiables, classieuses sans être putassières. Une petite touche de surf par ci, de psyché par là, de rock et parfois l'impression d'écouter certains morceaux du going blank again de Ride (wonder years). On pense aussi aux Feelies, aux Go-Betweens, à Yo La Tengo, à ces groupes sachant pratiquer une pop intemporelle.C'est léger, fin,  ça ne mange pas de pain, ne révolutionne rien mais fait un bien fou.
Pour essayer d'être à peu près objectif, j'ajouterai un ou deux bémols : le refrain du pourtant excellent it's real par exemple : spécialement écrit pour les rassemblements de fans de Cali au Stade de France. Particulièrement indigeste. Deuxième bémol, une tendance à l'uniformisation. Si l'ensemble est excellent, il n'y a pas vraiment de morceau remarquable,c'en est limite gênant. Mais ça n'enlève en rien le fait qu'au bout de quatre écoutes à la suite, le charme opère toujours et que l'envie d'appuyer sur repeat se fait fortement ressentir une fois all the same terminé. Ce qui, vous en conviendrez, est le principal quand on écoute un disque.     

mercredi 12 octobre 2011

la médecine selon myrrhman

Soigner le mal par le mal.
C'est ce que Dr Myrrhman vous propose aujourd'hui.
Vous êtes dans une période de merde, déprimé, la corde au bord des lèvres, le tabouret à trois pattes (dont une dans un état délabré) qui vous démange ?
J'ai ce qu'il vous faut. A cas extrême, solution extrême (onction). Trouver plus malheureux que soi, plus torturé pour se dire que tout compte fait, ça va pas si mal que ça.
Comment ? En écoutant le nouvel album de Comatose Vigil : fuimus non sumus. En gros : nous sommes, nous n'avons jamais été. Ce groupe russe de funeral doom metal sort son second album ces jours-ci et.....comment dire........c'est du solide.
Leur premier, not a gleam of hope (2005) était devenu une référence dans le funeral doom au même titre que le stromcrowfleet de Skepticism, ou encore le shades of de Shape Of despair, en pratiquant un funeral assez extrême, très noir et étrange fait de synthés et de vocaux très distordus. Fuimus assagit un peu le propos en matière d'extrême. Le chanteur vocalise de façon normale pour ce genre d'exercice, les synthés font un peu moins foire aux monstres que sur not a gleam, la batterie bat toujours à 1 BPM voir moins si c'est possible et les guitares forment un mur impénétrable. La seule différence à relever avec not a gleam, c'est que fuimus est plus noir encore. Plus lourd. Plus lent. Plus impénétrable.
Dire que chaque morceau prend son temps relève de l'euphémisme. Dire que ça progresse serait mentir, les morceaux évoluent à leur rythme en faisant presque du sur-place.
Dans ce cas, quel intérêt à écouter  ce disque ?
Parce que les morceaux évoluent comme des marches funèbres, à un rythme abominablement lent et forment une atmosphère particulière.Ne pas chercher de mélodies (il y en a quand même mais ne constituent pas le principal attrait de cet album, on n'est pas chez Elliott Smith là) mais une ambiance, pas de structure mais quelque chose d'insidieux, de rampant, d'informe. Ajouter à cela un je-ne-sais-quoi de cinématographique ( les 24 mns de the day heaven wept notamment) pour soutenir l'intérêt et vous avez, avec ce second album, une nouvelle référence en matière funeral doom. Qui se démarque des autres productions actuelles  par un son compact, une cohérence (les mecs sont pas là pour faire de la figuration ou semblant) qui fait qu'on est happé dès les premières secondes.
Fuimus est si noir, si désespéré que votre vie de merde vous paraîtra insignifiante à côté de de cette heure un quart de marche funèbre. Vous terminerez (si vous parvenez à aller jusqu'au bout) fuimus léger, heureux de vivre, le sourire aux lèvres, vous disant que de toutes façons rien dans votre vie ne peut être aussi flippant aussi noir que Comatose Vigil.
Et vous finirez également par remercier les bons conseils de Dr Myrrhman.


mardi 11 octobre 2011

un autre monde

Je sais pas pour vous mais en ce moment, j'ai beaucoup de mal. En nouveautés c'est le désert , seul certaines rééditions trouvent un intérêt à mes oreilles (Tindersticks, Talk Talk, Mark Hollis, Daho....) mais pour ce qui est des nouveautés, encore une fois, je me fais chier. Pour vous dire à quel point je m'emmerde en ce moment, musicalement parlant hein, j'ai même fini par jeter une oreille à l'album de Noel Gallagher. Imaginez le gabarit de l'emmerdement quand même. Faut vouloir en bouffer de la nouveauté ou être complétement désespéré pour essayer de s'enfiler une telle daube. Rassurez vous, j'ai pas aimé mais alors pas du tout. J'ai pas tenu un morceau.La cuvette des chiottes a été mon amie ensuite.Pour m'en remettre, je me suis mis un disque que je connaissais un peu. Un truc qui buzze pas mal  et j'ai fini par bloquer sur les quarante premières secondes du troisième morceau. For 12 de The Other Lives donc. Je ne sais plus depuis quand je n'avais pas connu un tel vertige en écoutant un morceau. Des années je crois. L'impression en quelques secondes d'être happé, entraîné dans des abîmes sans fonds, ou encore en plein dans l'oeil d'un cyclone sous tranxene. Rarement arrangements de cordes ne m'avaient collé de tels frissons d'entrée de jeu. Pour mémoire:  depuis les deux premier Tindersticks. For 12 partage les mêmes démesures, les mêmes aspirations, ce même désespoir. Bon ok, chacun s'oriente ensuite dans des directions différentes, qu'on apprécie ou non. Pourtant, pendant une trentaine de secondes, que je me passe presque en boucle, Other Lives est parvenu à s'approcher voir à sonder la profondeur, la beauté de certains grands morceaux des Tindersticks (jism, the not knowing, raindrops entre autre). Ce n'est qu'une poignée de secondes certes mais, en ces temps moroses, elles me font l'effet d'une parenthèse enchantée.
Ceci dit, le reste de for 12 n'est pas dégueux non plus hein. Et l'album, tamer animals, se laisse écouter également avec grand plaisir.

dimanche 9 octobre 2011

la saloperie du dimanche

pas spécialement de commentaire à faire sur ce tout si tu m'aimes canadien, keskec 1 résume parfaitement la chose en ces termes :
40 degrés à l'ombre a toujours su dénicher les nouveaux talents. C'est notamment le cas pour Nathalie et René Simard, tout droit venus du Canada pour enchanter l'été 1989. Le couple d'interprète enflamme la scène de par leurs chorégraphies endiablées et leurs costumes au top de la mode.
Pas mieux.

jeudi 6 octobre 2011

RIP

Décidément l'époque est rude :
il y a quelques jours j'apprends au petit-déj' que REM est mort. Résultat : j'ai repris des céréales deux fois pour fêter l'événement.
Aujourd'hui j'apprends que Steve Jobs est mort. Le monde s'écroule sous mes yeux. Moi qui n'ai jamais utilisé un seul de ses produits de ma vie, vous savez quoi ? Je suis allé dans mon jardin cueillir et bouffer quelques pommes en sa mémoire.
Au boulot : en filant des cachetons à des vieux en bout de course, je découvre, stupéfait, que Barbelivien n'est toujours pas mort. Qu'il est même plus vivant que jamais, sponsorisé par TF1 et nous a affublé d'une nouvelle chanson daube, comme seul lui sait ne pas les écrire. Il a failli ne jamais avoir ses cachetons le vieux.
En revanche, je ne sais pourquoi, j'ai eu un pincement au coeur et surtout les tripes en bouillie en apprenant la mort de Bert Jansch hier. Souvenir de Pentangle, d'un musicien talentueux.
Puis je suis retourné à mes occupations, mon train-train.
Monde de merde.

mercredi 5 octobre 2011

elusive

Curieux disque trouvé lors d'un vide grenier pour la modique somme de 1 €. Sans déconner, elusive de Pressure Drop se mérite en alternant le formidable comme la grosse daube bien infâme. Faut d'abord passer outre la première face, absolument inutile et repoussoir surpuissant qui découragerait n'importe quel auditeur équipé d'une paire d'esgourdes normalement constituées.Silently bad minded,  got to be for real et surtout writing on the wall s'apparentent à l'idée que je me fais du cauchemar auditif : patauds, lourds, choeurs à vomir, le trip hop (genre inutile à la base) dans sa définition la plus triste. S'armer de patience donc et chercher le morceau magnifique dès le début de la seconde face. My friend, morceau flippant sur la schizophrénie puis repartir ensuite sur le trip hopeux jazzy facile de don't run away ou encore le sous-Alpha limite St Germain (mais audible tout de même hein) dusk. Elusive enchaîne comme ça sans prévenir grands morceaux, titres anecdotiques ou daubes infâmes sur pas moins de quinze titres. Rude.
L'impression générale qui domine est que les mecs de Pressure Drop ont eu les yeux plus gros que le ventre. En voulant faire une sorte de péplum musical dans lequel le pire côtoierait le meilleur : le jazz, le reggae, le trip hop, la soul, le rock, ils sont parvenus à une sorte de maelström assez indigeste.  Tout y passe, parfois presque dans le même morceau. Alors les gars : avoir de l'ambition c'est chouette mais encore faut-il avoir le talent qui va avec. On sent bien qu'il y en a, sounds of time,  my friend, darkness ou encore the road sont là pour en attester mais elusive est tellement ancré dans son époque que c'en devient parfois gênant. Les meilleurs morceaux sont ceux qui justement se détachent du trip hop pour naviguer vers le folk, la soul ou le reggae.Il y en a peu certes mais suffisamment marquants qu'on mérite de s'y attarder.
Mais bon, je ne suis pas là pour en faire le procès, au contraire. Si j'en parle c'est que  la  raison pour laquelle je l'ai acheté, outre le prix dérisoire, est que j'avais toujours en mémoire ce fabuleux sounds of time, découvert sur une compile des inrocks. Ce reggae acoustique from outer space n'a pas pris une ride en 14 ans d'existence, reste d'une efficacité redoutable et efface à lui seul toutes les vilénies présentes sur cet elusive pas totalement maîtrisé. Mais bien plus intéressant tout compte fait que n'importe quel album moyen sans véritable reliefs. Elusive au contraire en a, et pas des moindres, fait d'abysses et de sommets, d'éclairs de génie et de doutes. Un album imparfait certes, à côté duquel il est facile de passer sans le remarquer, mais terriblement humain.

mardi 4 octobre 2011

Psychic Ills

Aujourd'hui je vais me la jouer grosse feignasse. Note courte donc pour un album qui aurait probablement mérité que je déploie tout la gamme de superlatifs en son encontre mais, il y a toujours un mais, qui se heurte à  une très forte pilosité pauméale (ouais je sais ça y en a pas être français). Je n'userai donc que de latifs ordinaires pour le dernier Psychic Ills, hazed dream. Disque psyché discret et modeste sans un accord plus haut que l'autre, sans morceau épique d'au moins vingt minutes ni folie excessive. Un disque simple qu'on jurerait écrit par ces grosses feignasses de frères Reid après consommation excessive de psychotropes en tous genre. Indispensable ? Certainement pas (quoique, faut voir à l'usage) mais avec un arrière-goût de reviens-y fort prononcé qui pourrait faire toute la différence d'ici quelque temps. En sus la pochette est très classe.



dimanche 2 octobre 2011

la saloperie du dimanche

La saloperie sera d'humeur badine, volage, sensuelle, pré-adolescente, post-boutonneuse, pro-acnéique voir néo-romantique. La saloperie se souvient qu'elle fut elle-même adolescente et hormonalement dérangée lors de sa première érection en pensant à LE texte faussement niais et furieusement érotique de Christine Roque et en écoutant la musique sensuellement tendancieuse de premiers frissons d'amour. Que d'émois ma foi et de tendres souvenirs humides remontant à la surface de ma boîte crânienne nostalgique d'une époque où j'aimais à découvrir de nouvelles fonctionnalités corporelles. Pour un peu j'en chialerais.

samedi 1 octobre 2011

agathe the blues

Aujourd'hui, chassons sur les terres de l'huytre. En toute modestie hein. Je n'ai pas son talent pour l'écriture ni sa pathologie monomanique connaissance du sieur Dylan.
Pas maso non plus hein.
Non je partagerais bien un peu de Jandek (je déconne) blues avec un album de Mississippi Fred McDowell sorti il y a à peine deux mois : the alan lomax recordings. Il faut tout de même avouer qu'on avait eu peur. Peur qu'il lui soit arrivé quelque chose au Fredo. Pensez donc : huit années sans nouvelles (heritage of the blues date de 2003 tout de même) il y a tout de même de quoi s'inquiéter. Pas de nouvelles, rien, à croire qu'il faisait le mort. Bonne nouvelle : le cadavre bouge encore. Et de fort belle façon. Le label Mississippi records a exhumé quelques bandes datant de 1959 enregistrées amoureusement par Alan Lomax. L'histoire veut qu'il ait rencontré Fred McDowell par le plus pur des hasards en plein trip avec Shirley Collins. Après une journée de dur labeur dans les champs de coton (on nage en plein cliché), McDowell leur a été imposé par un voisin apparemment loin d'être sourd. D'abord perplexes, Lomax et Collins ont fini par être bluffés quand celui-ci a empoigné d'un côté sa bouteille de gin vide, de l'autre sa guitare et a commencé à jouer avec les deux. Le résultat couché sur les bandes est ma foi assez prodigieux.
Je ne saurais sait exactement dire ce qui me scotche le plus dans ce disque : le jeu de guitare fin et délirant (auquel doit beaucoup un certain Charlie Parr.) ou encore  la voix chaude et profonde de McDowell. C'est brut de décoffrage, ça se barre parfois un peu dans tous les sens, et surtout c'est d'une vitalité, d'une inventivité, d'une beauté à faire pâlir de jalousie le Beck de one foot in the grave.Non seulement McDowell réussit un excellent blues mais il parvient également sur going down to the river à être intense voir hypnotique. Et enfin à être d'une subtilité remarquable dans son jeu de guitare sur wish i was heaven sitting down.
En somme si les nouveautés sortant à la pelle en ce moment vous font chier, n'hésitez pas à piocher dans les fonds de catalogue de Lomax, on y déniche toujours des trésors. La sortie de ce Fred McDowell en est un et mérite amplement d'être exposé au plus grand nombre. C'est pourquoi dans mon incommensurable bonté je m'abaisse à en parler car je sais que mon blog, lu par des millions d'internautes, permettra à ce disque de devenir un succès international et se vendra par millions.
Il n'y a pas de hasard voyez-vous : en 1988 c'est moi qui ai lancé ce petit groupe de Seattle, fan de Kazéro et se faisant appeler Thaïnana. Sans ma divine intervention il ne se serait jamais renommé Nirvana (thaïnana faisait tout de même ridicule) et n'aurait pas eu le destin qu'on lui connaît. Mais ça c'est une autre histoire que je vous narrerai une autre fois.