lundi 26 septembre 2011

Climate of hunter


1983 dans les bureaux de virgin.
-Bon les gars, on a un problème. Et un gros. Va falloir trouver une idée de pochette pour un disque dont on ne devrait tirer aucun bénéfice sauf celui du prestige de vouloir se tirer une balle dans le pied.
-Vous êtes sur de ce que vous avancez ?
-Affirmatif. D'ailleurs j'ai amené ici une copie de l'album en question pour que vous vous en fassiez une petite idée. Je l'aurais bien refusé mais on m'a dit en haut lieu que c'était hors de question.
-Vous savez pourquoi ?
-Il paraît que le gars est une vedette ultra connue des sixties, qu'il a été avec son groupe aussi populaire que les Beatles, que l'avoir signé redorerait le blason de virgin. Mais là, à l'écoute de sa galette, j'affirmerais sans trop me planter qu'on est quelque peu dans la merde. Il y a pas de tubes là-dessus, rien. A peine une chanson. Vous verrez, à la seconde plage, le gars des claviers est resté bloqué sur une note. Et la troisième, y aurait du potentiel mais ça décolle pas, ça évolue pas, y a un refrain certes mais ça vaut pas les petits gars que je viens de signer, simply red qu'ils se font appeler.Eux savent écrire des tubes, je peux affirmer sans me planter qu'on devrait se faire des couilles en or avec eux. Mais je voudrais pas vous influencer, écoutez, vous me direz ce que vous en pensez.
Il ouvre la platine, pose le disque. L'écoute commence. Une demi-heure passe. Climate of hunter se termine. En prêtant bien l'oreille on entend plus que les flatulences des drozophiles.
-Euhhh.................... là c'est clair qu'on est mal. Vous en avez pensé quoi vous autres ?
-Ben, on va pas se faire de thunes avec ce gars, ne nous faisons pas d'illusions.
-Musicalement, y aurait-il un pécore qui pourrait me dire ce qu'il en a pensé ?
-C'est clairement du caca. Ca groove pas du tout, la voix est trop mise en avant, les arrangements paraissent datés et certains effets sont ringards. En un mot comme en cent, ça vaut pas Simply Red.
-Merci pour votre point de vue. Y-a-t-il quelqu'un d'autre pour prendre la parole à propos de ce disque ?
Vous là-bas dans le coin : on vous entend pas, vous bougez à peine, si vous pouviez ne pas être là...
-Qui, moi ???
-Oui, vous !!
-Ok. Vous voulez mon avis ??? vous allez l'avoir. Ne nous voilons pas la face, on va pas faire de ventes. En revanche, contrairement à mon connard de collègue sur la droite, j'affirme haut et fort que Simply Red c'est du caca qui va certes nous rapporter du pognon mais qu'en matière de crédibilité on va y perdre. Manquerait plus qu'on récupère UB40 et là on tiendrait le pompon. Sinon pour tous les ignares présents dans cette salle Scott Walker a effectivement été une idole avec son groupe the walker brothers dans les années 60. Il a sorti par la suite quatre albums complétement différents de ce qu'il produisait avant. Cet album que vous venez d'entendre, c'est un putain de chef-d'oeuvre à côté duquel vous allez tous passer bande de branleurs. Les arrangements ne sont pas datés bien au contraire, ils sont intemporels et au service d'une voix magnifique. Ce mec c'est the voice. Presley et Sinatra sont des petits joueurs à côté de lui. Sa démarche est radicale certes mais il arrive à faire sonner ses invités comme personne. Vous avez vu ?? Billy Ocean est excellent et même l'autre endive de Knopfler sonne comme du Walker et pas Dire Straits. Rien que pour ça je dis qu'il devrait être déifié ce mec. Climate of hunter est un disque exigeant, qui ne prend pas ses auditeurs pour des cons, évite toute facilité. Alors évidemment il y a pas de mélodies évidentes, de trucs à fredonner sous la douche, pas de refrains qu'on retiendra dès la première écoute mais une atmosphère unique qui, mais ça ne reste que mon point de vue, passera les années sans perdre une once de mystère. Vous jouez en effet votre crédibilité en ne le sortant pas. Il est des disques dont on sait pertinemment qu'ils deviendront culte sans faire de vente. Scott Walker fait parti de cette catégorie d'artiste, ça vous défrise probablement la chicorée mais ce n'est pas de ma faute si vous n'êtes qu'une bande de mécréants attirés par le pognon tel des mouches par la merde. On parle pas fric là on parle musique. On parle même de création, d'image.
-Ok, ne nous énervons pas. Ce sera tout ? Bon on va tout de même passer à ce qui nous intéresse, à savoir la pochette.
Vu la musique un pendu ça serait de circonstance non ? Un truc morbide, je sais pas moi, un zombi bouffant un vinyle marqué Scott Walker dessus. Ou alors un truc chiadé, hyper stylisé, un paysage dans la brume d'où émergerait une main ensanglantée et au-dessus il y aurait marqué climate of hunter en lettres rouge sang.
-Mais putain vous en tenez une couche !! Vous avez écouté l'album oui ou merde ??!!! C'est un truc sobre, sombre, exigeant, quelque chose dans lequel on nous invite à rentrer, qui demande une attention particulière. On est pas chez Iron Maiden ou Scorpions là. Il faut une photo, simple...
Bon ça va........ virez moi ce gusse... il commence à me courir sur le haricot avec ses théories fumeuses sur la musique. La musique c'est un produit, une marchandise. On se doit de faire du profit avec. Ca s'arrête là. Si vous voulez travailler dans l'industrie musicale, prenez un instrument n'importe lequel et faites des notes avec de façon plus ou moins harmonieuse. Après, tout est affaire de commerce. Point barre. Fin du brainstorming, rentrez chez vous, merci.

N'empêche. Je ne sais pas comment s'est déroulé la première écoute du climate of hunter chez virgin mais j'imagine très bien la gueule des commerciaux découvrant cet ovni. Une tête de trois pieds de long, en train de s'arracher les cheveux pendant l'écoute, en se demandant comment ils vont arriver à vendre ça.
Pour tout dire, je l'ai retrouvé dans ma discothèque, dépoussiéré, enlevé les moisissures, remis sur la platine et pris une bonne claque. La production sent en effet les années 80 avec ce son de basse pourri, slappé mais la voix de Walker, imposante, impériale colle un paquet de frissons monumental et le contenu est intemporel. Climate of hunter est barré, beau, expérimental, il enterre définitivement les années pop et sert de transition afin de préparer la population ébahie au radical tilt à venir une bonne dizaine d'années plus tard. Mais c'est une autre histoire que je vous narrerai une prochaine fois.

dimanche 25 septembre 2011

la saloperie du dimanche

Oh la vache, fallait au moins se lever à cette heure tardive de la soirée ( 6h tout de même) pour trouver un tel bijou. En voyant le titre je me suis dit : "ah, un groupe aimant Lou Reed & Cale ne peut être que bon". Puis armé d'un courage d'un fort beau gabarit j'entrepris l'écoute de cet hommage à peine voilé au Velvet. Avec un peu de recul (pas trop non plus hein), je dirais que les infidèles doivent plus à Canada qu'au Velvet. Bref voilà un pur bijou pop ciselé par des doigts d'orfèvre, un refrain de toute beauté et une tension à faire pâlir de jalousie n'importe quel membre de Slint. C'est bien simple j'ai rien écouté de meilleur depuis................ ben je sais pas en fait. C'est trop fort pour moi.

samedi 24 septembre 2011

too many days without ears


Réhab comme faisait l'autre, l'anorexique cave à vin entrée dans la légende du club des 27 (à peu de chose près Mike Brant y entrait lui aussi. Mais je m'égare.). Dans les deux sens d'ailleurs : français comme anglais.

Français parce qu'après avoir découvert l'album il y a une bonne vingtaine d'années, je commence tout juste à vraiment l'apprécier. Non pas que je n'aimais pas le too many days without thinking de Swell, non. Enfin si. Il m'a seulement fallu une bonne vingtaine d'années pour digérer le choc reçu avec le 41, m'habituer au post 41. Je sais : je suis un peu long à la détente. Pour tout dire à la sortie de too many days je goûtais certains morceaux avec une délectation certaine mais n'arrivais pas appréhender la totalité de l'album. Je retrouvais ce que j'adorais de 41 sur what I always wanted ou encore sunshine everyday mais le reste ne me touchait pas. Au mieux cela m'effleurait un peu les conduits auditifs sans parvenir à faire sauter les verrous du bon goût bien installés dans ma boîte crânienne, au pire ça m'agaçait fortement. Je trouvais que la personnalité hors du commun de Swell se diluait complétement dans ces guitares un peu trop musclées à mon goût, la production trop commune limite banale pour un tel groupe. Avec too many days Swell je ne me rendais pas compte que Swell se libérait du son qui les caractérisait, cotonneux, mystérieux, s'ouvrait au monde sans compromission, sans se renier (ce que je viens de découvrir il y a un ou deux mois). A l'époque je le trouvais trop rentre-dedans, (I know) the trip était le genre de chanson à laquelle je n'accrochais pas : trop évidente, trop simple. Grosse batterie, grosses guitares, voix criarde. Pas assez subtile pour ma pomme, trop de gros sabots tuent le mystère. Voilà en gros ce que je reprochais à cet album. Avec le recul bien évidemment je me marre : je me rends compte que ce n'est pas Swell qui manquait de subtilité, bien au contraire. Il m'a fallu donc près de vingt piges pour l'appréhender, le comprendre et l'aide (involontaire) de ma femme qui l'a mis sur clé USB pour l'écouter en voiture. Je l'ai redécouvert dans ma bagnole avec un son limite pourri. Seul, le volume à fond, ça a fini par devenir évident : s'il est en effet moins bon, moins mystérieux que 41, il n'en reste pas moins un autre chef-d'oeuvre à mettre sur le compte de Swell. Ce qui me paraissait fade, limite vulgaire il y a vingt ans passe maintenant comme une lettre à la poste. La mélancolie de 41 fait place à une approche plus immédiate de la mélodie, une tension inédite chez eux également. What I always wanted est un parfait morceau de transition : tout en tension, sec, nerveux, sur l'os (too many days donc) mais miné par un mélancolie échappée du 41. Plage parfaite et un des meilleurs morceaux de Swell toutes périodes confondues. Sur too many days Swell ne s'encombre plus de l'aura mystérieuse entourant ses précédents albums. Le son y est plus brut, on y retrouve encore et toujours ces guitares acoustiques obsédantes mais les électriques finissent par leur voler la vedette en se faisant plus hargneuses, plus testostéronées (throw the wine, at lennie's, make you mine, (i know) the trip), la batterie plus sèche, frondeuse sans perdre pour autant son toucher subtile caractéristique au son de Swell. Avec le recul tout ce qui fait le charme, la beauté de Swell est toujours présent. Seulement contrairement à Swell, c'est l'auditeur, moi en l'occurence, qui n'ait pas su percevoir toutes les subtilités intrinsèques à cet excellent too many days without thinking. J'ajouterai également que pour mon cas Swell aurait très bien pu renommer son album par too many days without ears. Parce que vingt ans pour découvrir un album que je connaissais déjà fallait que je les ai sacrément ensablées tout de même u alors un taux de connerie sacrément élevé. Que voulez-vous, le temps ne fait rien à l'affaire comme disait l'autre
Enfin j'en viens au second sens, anglais donc, de rehab. En effet après l'avoir redécouvert, j'essaie tant bien que mal de m'en défaire. Je l'écoute plusieurs fois par semaine et il donne un goût surané, fade à toutes les nouveautés que je m'envoie dans le cornet en ce moment. Ma femme, inquiète au plus haut point, a bien essayé de me foutre en cure de désintox mais à chaque fois c'est le même refrain, chaque fois je lui réponds : non, non, non.

vendredi 23 septembre 2011

Ma main dans ton disque....

.....revient sous la forme d'une confession tellement bouleversante, que même la fille cachée d'Alexandre Dumas (Mireille donc) elle en pleure à la fin tellement c'est beau. Préparez vos mouchoirs, la poubelle et apprêtez vous à chialer comme une madeleine de Proust Pasquier ici .

mercredi 21 septembre 2011

le tribunal du délire flagrant

- Déclinez moi votre identité, nom, prénom, etc...
-Myrrhman, âge indéterminé, sexe très faible, auditeur convulsif voir compulsif de tout ce qui peut s'écouter et parfois même de n'importe quoi monsieur le juge.
- Connaissez-vous au moins les raisons qui vous amènent devant moi ?
- Non monsieur le juge.
- J'ai là une notification venant de vos amis comme quoi vous auriez perdu le peu de raison qu'il semblait vous rester.
-Ah bon ?
-Il semblerait que le motif de cette perte totale de raison soit liée au rachat de scoundrel days de A-ha. Est-ce vrai ?
- Quoi ?
- Que vous l'avez acheté de nouveau ?
(regard d'abord gêné puis baissé, visage crâmoisi)
- Oui.
- Comment expliqueriez-vous ce geste ?
- Ben je l'aime bien moi cet album de A-ha.
- Vous rendez-vous compte de l'énormité que vous venez de sortir ?
- De quoi ?
Bon. Expliquez-moi un peu ce que vous lui trouvez de bien à ce disque. Parce que là je pense que l'accusation est loin d'avoir tort. Jusque là vous êtes bon à enfermer. Je viens d'en terminer l'écoute et le moins qu'on puisse dire c'est qu'ils n'y vont pas de main morte sur les effets ces norvégiens. Une production criarde, des batteries très datées, un concours de catafiore s'époumonant à qui mieux mieux, le pompon revenant au terriblement ringard cry wolf. Sans rire, ils avaient pour but de concurrencer le thriller de Michael Jackson ? C'est idiot, grotesque, complétement risible et surtout inaudible. Pour l'instant au mieux c'est la camisole chimique qui vous attend, au pire la perforation totale des tympans via l'intégrale de Kimera. Défendez-vous et vous avez intérêt à être convaincant.
- Pour commencer monsieur le juge je dirais que vous avez mille fois raison. Cry wolf est tout ce qu'il y a de plus atroce. J'ajouterai également que manhattan skyline est à hurler de rire. cette volonté de durcir le ton de la part de A-ha, de montrer ses biceps est proprement ridicule. Ces guitares limite hard, cette batterie sortie du manuel du bûcheron canadien pour les nuls est insupportable.Néanmoins, il y a dans scoundrel days quelques pépites qui méritent d'être relevées. en premier lieu le morceau titre de l'album. D'une profondeur bien plus....... qu'on ne le croirait. Si vous enlevez les effets inhérents à cette époque, le morceau, à haute teneur addictive, est d'une noirceur étonnante pour un groupe d'apparence aussi léger. Les arrangements de cordes sont d'une grande pertinence soulignant avec justesse la mélancolie se dégageant de ce morceau. Ensuite, en second lieu, le tube absolument imparable qu'est I've been losing you. Ces garçons savent écrire des chansons énormes et le prouvent en sortant l'artillerie lourde : mélodie entêtante, refrain increvable, c'est de la pop dans le sens putassièrement noble du terme. C'est bien simple : réarrangée, dépouillée de ses costumes ringards I've been losing you serait pas loin d'être parfaite. Enfin, le cas à part qu'est soft rain of april, morceau charbonneux, sérieux, loin des bluettes pour adolescentes qu'ils sont capables de produire au kilomètre, d'une grande mélancolie. Prouvant par la même occasion qu'A-ha n'est pas simplement un groupe de plus pour midinette mais un cas assez complexe de groupe populaire enfermé dans son image capable pourtant de grandes choses comme ils le prouveront par la suite avec analogue. Mais ça, c'est une autre histoire.
- D'accord. Et vous espérez m'avoir convaincu avec de tels arguments ?  Autant vous dire que les bourreaux sont en train d'exhumer les vinyles de Kimera à l'heure qu'il est. Autre chose à ajouter pour votre défense ?
- Oui monsieur le juge : je sais bien que trois bonnes chansons ne valent pas qu'on subisse un tel sort. Certes scoundrel days est très très daté, très kitsch mais il y a dans ce disque....
-Messieurs, enfermez le, faites le taire, il a totalement perdu la raison.
- Monsieur le juge !!!!! MONSIEUR LE JUGE : J'AI AUSSI ACHETE LE BRYTER LATER DE NICK DRAKE, LE LOVE BIKES DE KID PHARAON, JOY DIVISION OU ENCORE LE LIVE RUST DE NEIL YOUNG, MONSIEUR LE JUUUUGGGGEEEE !!!
- Comment  ??
- j'ai aussi....
- Oui monsieur myrrhman, j'ai bien compris. Mais tout de suite je m'interroge sur votre cas. Comment une personne saine d'esprit peut acheter dans la même journée A-ha et Nick Drake ? Cela me paraît inconcevable. Messieur ?? je revois le jugement : il apparaît clairement que le prévenu est totalement délirant. Envoyez le faire un tour en psychiatrie, je crois qu'on ne peut plus rien pour lui. Même Kimera n'aura pas raison de lui. Il est évident que cet homme, enfin cette chose, a le cerveau définitivement crâmé et n'est plus capable de distinguer le bon grain de l'ivraie. M'est avis que les plus grands psychiatres vont avoir du fil à retorde avec cet énergumène. Que dieu leur vienne en aide.
- Avant de partir pourrais-je savoir quels sont ces amis qui m'ont envoyés ici ?
- Après tout, sachant que vous n'êtes pas prêt de sortir, je peux vous confier les pseudos qui m'ont été communiqués  : une certaine tulipe, une iris et deux doux-dingues répondant aux noms de Beach Boy et Loner. Un autre s'est porté volontaire pour appuyer leur demande, un certain . . Avouez que c'est peu commun comme nom. En tous cas je vous souhaite une agréable thérapie. Adieu.

mardi 20 septembre 2011

Un moment d'égarement

Oh putain.
si je tenais devant moi l'enfoiré qui m'a sorti : " le unforgettable fire c'est vraiment le dernier bon album de U2 avant la déchéance. Sincèrement, c'est le premier avec Eno et Lanois aux commandes et c'est vraiment putain d'excellent"
Si je le tenais devant moi donc, je lui ferais valser ses ratiches d'abord, ses valseuses ensuite à grand coup de latte bien placé et terminerais ma besogne en lui faisant avaler le vinyle bouilli que j'ai acheté dimanche dernier comme on gave les oies. Enfin après ce méfait j'irais me pendre pour avoir été aussi con. Parce que là je me dis que je suis limite irrécupérable.
Désespéré je suis passé voir mon pote de forum, Loner. Qui m'a réconforté en ces termes :
- U2 bordel.
Mais tu sais bien qu'après boy c'est déjà limite inaudible non la myrrhe ??
- Ben ouais mais comme j'ai pas d'amis et que j'essaie tant bien que mal de m'intégrer dans ce monde impitoyable ben je l'ai acheté. Faut savoir faire des sacrifices pour se fondre dans la masse populaire.
- Mais t'es pas au courant que sur internet tu peux écouter avant d'acheter. Tu connais pas deezer, spotify ???
- Ben si mais j'ai plus de PC à moi depuis près d'un mois. Alors je fais n'importe quoi. Le PC sur lequel j'écris là va pas tarder à me lâcher. Je peux l'utiliser une heure tout au plus avant qu'il ne se mette à déconner. J'en profite pour donner quelques nouvelles comme je peux.
-Certes mais ce n'est pas une excuse pour acheter du U2. T'as des problèmes auditifs ?? Ta vie ne te convient plus ?? T'as des soucis qui font que ta vie te rend soucieux ?? Explique moi là parce qu'après tout ce que tu écoutes, tous les trucs expérimentaux métallo inaudibles que tu t'envoies dans le cornet, se faire du U2 là c'est limite maladie mentale quand même. Tu t'en rends compte ??
- Ben maintenant ouais.
- Comment ça ?
- Ben je l'ai écouté.
- Mon dieu, mais t'es putain d'irrécupérable !!!
- Loner sauve moi, je ne sais plus ce que je fais.
- Rassure moi : t'as pas retiré de plaisir à l'écouter au moins ???
- Euhhhh.......................je suis probablement con mais pas maso à ce point non plus hein. Dès les premières notes j'ai su que j'allais regretter cet achat. Je sais pas pourquoi. Peut-être le refrain pourri de a sort of homecoming au moment où Bono, dans un excès de zèle digne de la BO du roi lion, chante : o coma way o coma wa o coma o coma way say I. Là je me suis dit : non je dois probablement couver une dépression pour avoir acheté ça. Ou alors je suis d'une perversion redoutable.
- Comment ça ?
- J'écoute tellement de trucs expérimento-inaudiblo-cassecouilles connus par des mecs plus à la masse que moi encore qu'il me fallait revenir à des choses simples voir simplistes. Du rock de stade, simple donc,  avec des refrains faciles plein de oh oh oh oh, un truc qui aurait servi de modèle à Cali. Quelque chose d'inaudible connu par le plus grand nombre ayant l'adoubement de la critique et la reconnaissance publique. Un truc populaire. Quoi de plus normal pour un snob comme moi, limite crétin ado rebelle absolument irrécupérable, n'écoutant que du grand n'importe quoi pour dire : "ouah zavez vu, j'en avais parlé trente ans avant que ça ne marche pour lui, quel précurseur je fais tout de même" que de se remettre à U2 quand on y repense ??!!!
- Tu veux que je te dise ? Je ne sais pas ce que tu es le plus. Con ou pervers. J'hésite.  En y réfléchissant bien un quart de seconde je pencherais plus pour la première solution. Tu m'en fais un de con et d'un fort beau gabarit. Alors tu vas me faire le plaisir de foutre ton disque à la poubelle ou l'offrir à quelqu'un envers qui tu as une haine tenace et te remettre à écouter autre chose. S'il te plaît n'essaie pas de t'intégrer, tu es de toute façon irrécupérable. Tu restes un cas d'école. Quelqu'un capable d'apprécier du black métal expérimental et A-ha est forcément un con doublé d'un pervers. Sur ce je ne te salue pas, ne m'adresse plus la parole, éloigne toi de moi. Tu ne connais plus mon adresse et je te bannis du forum. OK ?!!!

Vous savez quoi ?? j'ai fini par lui offrir the unforgettable fire. Non seulement je suis con et pervers mais en plus je suis un gros salaud.

lundi 12 septembre 2011

protest song

Comment faire quand on est un groupe de pop ultra sophistiqué et reconnu en tant que tel par une critique dithyrambique se pâmant à chaque nouvelle galette pour sortir un album simple, dénué d'effets, limite dénudé, à la production chétive ?
Les McAloon ont du s'arracher les cheveux entre Steve Mc Queen et from langley park to memphis quand ils se sont retrouvés avec leur protest song sur les bras.
- " Bon écoute Paddy t'es sympa mais là on peut pas sortir ça comme ça. Ça n'a pas de sens. Tu as des chansons d'enfer là : cars & girls, hey manhattan ... c'est ultra chiadé, excellemment produit... qu'est ce tu vas nous faire chier avec tes dix chansons toutes cons, sur l'os ? Y aura rien à en tirer et ça nous fera une image de marque merdique En plus on est en train de cartonner avec when love breaks down, alors tu vas me faire le plaisir d'oublier ces chansons et te concentrer sur l'avenir du groupe. un conseil : laisse tomber. Qui voudra écouter dublin, till the cows come home ou pearly gates ??? elles sont déprimantes tes chansons. Non mais regarde autour de toi Paddy, t'es dans un groupe en pleine ascencion, tu as de l'or entre les mains, il faut du clinquant, faut que ça en jette mon gars, gâche pas ton avenir avec cet album."
Le conseil n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd (quoi que ça viendra malheureusement au bout de quelques années) et protest song n'est sorti qu'en 1989, une fois le groupe mis à l'abri du besoin avec le succès de from langley park. Ce qui est fort dommageable au vu la qualité des chansons proposées. Elles mettent en lumière les qualités d'écriture de Paddy, tout en délicatesse, sophistiquées mais débarrassée de tout le clinquant inhérent aux années 80. Prouvant par la même occasion qu'à poil ces chansons  n'en sont que plus belles ( pour s'en convaincre il suffit de se replonger dans le second cd de la réédition de Steve Mc Queen : sa réinterprétation de certains morceaux atteignent le sublime. ).Un anachronisme certes mais protest song, avec l'insurpassable Steve mc Queen, est, de toute leur discographie, l'album qui résiste le mieux à l'érosion inéluctable du temps . From langley à quelques exceptions est proprement inaudible et Jordan m'a toujours fait l'effet d'un puissant sédatif quelque soit l'époque à laquelle je l'écoute.
Pourquoi protest song ? simple : il est le seul disque qui, à mes oreilles, assume véritablement ses origines. Prefab Sprout ne fantasme plus sur une Amérique idéalisée comme pour from langley, ne s'embarque pas dans l'idée démesurée de vouloir pondre une comédie musicale, non protest song respire la simplicité, la modestie. Même quand Paddy s'embarque vers des morceaux chiadés, sophistiqués (horsechimes, the world awake, tiffanys) il le fait humblement, rendant hommage aux musiques qui l'ont bercé (le jazz, la pop, les comédies musicales entre autre)
Pourquoi alors parler d'un groupe qui n'a aucune actualité en n'en aura probablement plus avant quelques années ? Tout simplement parce qu'en remettant la main sur leurs vinyles dernièrement (protest et steve), je me suis tout d'abord dit que protest song avait un charme désuet, quelque chose de naïf, beau, vrai puis qu'en matière de pop quand Paddy s'en donnait la peine, c'était souvent de très très haute volée. Dommage néanmoins que ses ambitions ne lui aient fait faire un peu n'importe quoi. Parce que moi je l'attends toujours l'album ultime de Prefab Sprout, celui enfin débarrassé d'une production de merde, quelque chose sur l'os, comme dublin justement. Mais bon, je crois que je peux toujours rêver et me réécouter en chialant les excellents steve mc queen et protest song. Ça tient malheureusement de l'utopie.

dimanche 11 septembre 2011

la saloperie du dimanche

Aujourd'hui, quatre dimanche après mon 11 septembre personnel, la saloperie revient. Quoi de mieux pour fêter ce retour en grandes pompes qu'un autre attentat (sonore celui-là) en la personne du poète politique inspiré et torturé Francis Lalanne. Rien, évidemment.
Pour ces retrouvailles magnifiques, il fallait un titre à la hauteur de ma démesure. Certes il est connu. Certes il est d'une beauté confinant au sublime mais que voulez-vous, je ne recule devant aucun sacrifice pour épancher votre masochisme musical.
Mais ne vous inquiétez pas : la prochaine saloperie sera plus torturée, plus grandiose. plus quoi.
Pour ceux qui avaient oublié, le clip est un modèle du genre, magnifique, avec un Delon déchirant de vérité.

samedi 10 septembre 2011

CORRUPTED

Ayé, je suis reviendu.
L'attente n'aura pas été si longue finalement. Enfin si.Que je vous dise : je n'ai toujours pas récupéré mon PC. Mais j'ai remis à neuf un portable qui n'avait plus servi depuis deux ans pour cause de surchauffe intempestive au bout d'une petite dizaine de secondes. Mais on s'en fout de ma vie trépidante, passionnante, revenons à nos moutons, à savoir : what's up doc ?
En cette rentrée fort impressionnante où il ne sort que des galettes estampillées COSR, au hasard le dernier Rapture, le Deus ou encore le monumental DJ Shadow, je m'en vais braquer les projecteurs sur un groupe de déconneurs puissants : Corrupted. Ces Michel Leeb japonais sont naquis en 1995 à Osaka. Ils ont à leur actif cinq albums dont quatre avec des titres..............espagnols (au hasard : paso inferior, el mundo frio) et pratiquent une musique que je qualifierai de légère. En gros : du sludge, du doom, du dark ambient et du drone. Pour compléter le tableau j'ajouterai que c'est un groupe qui sait ce qu'économie de morceau veut dire. Pas plus de trois morceaux par disque et si possible chacun doit faire entre 10 et 71 minutes (avec une bonne moyenne aux alentours de 40 mns). Vous me direz : le tableau dressé ferait peur à n'importe quel auditeur pourvu d'une paire d'oreilles en état de fonctionnement ainsi qu'un cerveau correctement neuroné. Certes. Pourtant, comme faisaient mes amis Johnathan et Jennifer, l'amour du risque vaut parfois qu'on se détruise les conduits auditifs à écouter des japonais irradiés, fous et complétement désespérés. Parce que ces gars n'ont jamais sorti quoi que ce soit de mauvais jusque là. Les quatre albums sortis entre 1995 et 2005 oscillent entre le formidable et le génial, avec deux sommets : le double terrifiant llenadose de gusanos partagé entre une heure d'ambient et trois quart d'heure de sludge/ambient du meilleur effet et le non moins terrifiant el mundo frio.
Cette année ils sortent un nouvel album. Une mini révolution. Celui ci comporte une petite dizaine de morceaux pops, aériens, légers dans lesquels les guitares claires, les arrangements au clavecin prennent une dimension toute nouvelle et ne fait que 28 mns..........................................non, je déconne (ou presque). Là où il y a révolution c'est qu'ils ont abandonné l'espagnol au profit de l'allemand (on déconne comme on peut au japon). Leur nouvel album se nomme donc Garten der Unbewusstheit. En revanche, rien ou presque n'a changé dans leur musique. C'est d'un noir absolu, à peine entrecoupé d'éclaircies pour aérer ce sentiment d'oppression qui nous étreint à chaque minute passé en leur compagnie. Pourtant ça commence tout doux : une guitare claire à la Slint , un accord, une basse, beaucoup de silence et malgré tout une pesanteur renforcée par l'apport de la batterie. En gros les premières minutes rappellent le meilleur de Bohren. C'est hyper statique, tout semble figé, pris dans une putain  de torpeur.qui s'installe, tranquille, et ne semble pas prête de décaniller. C'est là qu'intervient au bout de six-sept minutes Earth. Le groupe américain s'invite et jamme comme un malade avec Bohren. A savoir donc : qui sortira le moins d'accord à la minute et tapera sur ses fûts le plus lentement possible. Heureusement Corrupted reprend le contrôle de tout ce petit monde de gros déconneurs tout d'abord grâce au chanteur et sa voix gutturale puis par un funeral doom vraiment désespéré lent, mélancolique et abordable. Le morceau alterne tension, torpeur, beauté, fascination sans un moment de répit. Le genre de plage que n'est jamais parvenu à approcher (et n'y parviendra jamais de toute façon) toute la clique de GodSpeed en près de vingt années de carrière.Les trente minutes passent comme un souffle : c'est puissant, beau, violent, ça travaille au corps et vous retourne littéralement les tripes quand arrive le second morceau, acoustique, simple, totalement dénudé.Véritable pause aérienne dans un disque claustrophobe. Pause qui se poursuit néanmoins sur le début de la troisième plage et se termine doucement avec l'arrivée de façon graduelle d'une guitare électrique.Tout en douceur d'abord puis elle vous explose sa mélancolie à la gueule sans que vous ne vous y attendiez vraiment.Enfin bon, si un peu quand même. Le morceau se poursuit alors non plus sous le signe de la tension mais sur un mode violemment désespéré. Ces mecs font de la musique pour ne pas se flinguer et tiennent à le faire savoir à leurs auditeurs. Leur funeral doom ferait passer Skepticism pour les petits chanteurs à la croix de bois, le Nick Drake de pink moon pour un trublion. C'est désespérément triste, leur mélancolie semble être un puits sans fond sur laquelle ils apposent des notes, des ambiances pour combler une joie de vivre sans égale. Gekkou no daichi, troisième morceau donc, monte en puissance tout du long pour atteindre un paroxysme, un climax vers la 27ème minute et se termine comme il a commencé : sur des arpèges cristallins. Impressionnant.
Alors certes, c'est pas spécialement gai, certes c'est encore du métal et des morceaux à rallonge mais c'est probablement un album qui finira pour ma part très haut dans la cuvée 2011, pas loin du Cass McCombs. J'en connais certains qui vont sortir les crucifix, crier à l'hérésie mais Corrupted partage avec McCombs une excellence, une puissance rarement atteinte dans leur genre respectif. Après on adhère ou pas mais c'est foutrement bien foutu et Corrupted a un savoir-faire pour rendre les minutes passées en leur compagnie passionnantes, une fois le disque commencé en aucun cas on a envie d'appuyer sur stop, Garten der Unbewusstheit vous happe dès les premières secondes et ne vous relâche qu'au bout d'une heure.
Un grand disque en somme. Et un phare dans cet océan de merdes dont on est abreuvé régulièrement en ces temps difficiles.


jeudi 8 septembre 2011

Désolé pour cette interruption involontaire de bloguer.
Pas ma faute.
Un orage a eu la peau de mon PC et il attend que l'assurance paie pour revenir se faire tâter par mes doux doigts de fée. J'utilise là un autre ordinateur (évidemment me direz-vous)  ne me connaissant pas et surtout appartenant à une tierce personne. Je profite donc lâchement de son absence pour donner quelques nouvelles. Ma dépression se porte parfaitement bien, j'écoute un paquet de nouveautés incommensurable et trouve des trésors dont je reparlerai quand j'aurais retrouvé l'usage de mon ordinateur. Entre autre je citerai le nouveau chef d'oeuvre de Dj Shadow, indispensable, le Deus d'un grandiose confinant au sublime. En attendant je dois rendre le PC à qui il appartient. A dans une quinzaine de jours si tout va bien.