dimanche 27 février 2011

la saloperie du dimanche

Je sais : dimanche dernier j'ai failli à ma mission.Tel un lâche connard que je suis je n'ai rien fait le week-end passé. Je m'en veux.
Pour réparer cette grossière erreur et en guise de pardon, je vous propose une saloperie qui couvrira les deux dimanches en question.
Affection.
Quoi, affection ?
Ne me dîtes pas que vous ne connaissez pas affection. Bande d'ignares incultes, trous du cul décervelés, ectoplasmes frigides.
Le premier qui me sort Ophélie Winter, Keiji Haino ou Lisa Stanfield se mange ma savate illico. Alors comme ça personne ici ne connaît affection ?
Face b d'un 45 tours de Plastic Bertrand, ce titre monumental gagne à être connu. Lyricsment parlant, on est dans des stratosphères inexplorées jusque là. Des paroles à faire passer Barbelivien pour Proust " un grand chien que j'aime bien me dit dans son langage : wah wah wah wah wah, ce qui se dit affection.", des doubles sens à la pelle faisant appel à notre intelligence : " affection j'en ai plein le coeur, plein les cheveux, plein les yeux... qui sont bleus" C'est bien simple depuis la monumentale biographie en huit tomes de Kant écrite par Steevie Boulay, je n'ai rien lu de plus sensible, fin, intelligent en cette année 2011. J'en chialerais presque tiens.
Passons à ce dimanche en parlant musique. On devrait ériger une statue au génie mélodique de Plastic Bertrand et sa capacité à écrire des slows inoubliables. Ce fin arrangeur/mélodiste devrait pouvoir déloger ces gros balourds de Brian Wilson ou Paul Mac Cartney du panthéon pop. Auraient-ils pensé à introduire la trompette magique de George Jouvin à la fin des 2'20'' ??? Que nenni. Eux se seraient contentés de nous faire des arrangements tout pourri  avec harmonies vocales d'un côté ou instruments à vent de l'autre.Le sommet de la ringardise quoi. Plastic Bertrand, qui est belge et non corse comme pourrait le laisser supposer son prénom, a la finesse d'esprit de trancher dans le gras, ne laissant s'exprimer que les arpèges délicats d'une guitare électrique soutenue par les rondeurs d'une basse volatile ainsi qu'une batterie subtile et aérienne, renvoyant là ces faussaires autoproclamés rois de la pop orchestrale à leurs chères études.
Affection c'est la grâce, la légèreté mise en musique par des doigts de fées, c'est un titre d'une profondeur insoupçonnée textuellement parlant. Affection est un monument de la pop culture, ni plus ni moins. A vous de faire l'effort de découvrir cet inoubliable CO. Croyez moi, le chemin en vaut le détour. Après écoute,vous vous rendrez compte qu'il y a un avant et un après affection.

samedi 26 février 2011

W.

Avoir des tickets de cinoche à durée limitée est un putain de piège à con. Achetés fin février 2010 et pas utilisés jusque là, il a fallu les rentabiliser. Habitant un peu dans le trou du cul du monde, la... hum...ville la plus proche est à une quinzaine de bornes et n'a qu'un cinéma avec une programmation très aléatoire. Genre jeudi : fortaspac et hier...ben hier.....largo winch II. D'emblée précisons les choses : j'avais pas vu le un. Et là le deux, pour être direct, j'aurais préféré ne pas le voir.D'entrée de jeu un film qui commence par : trois ans plus tôt  et continue au bout de dix minutes par : trois ans plus tard laisse un brin bouche bée. Premier constat : chez Largo Winch II, seuls comptent le futur et le passé; le présent n'existe pas. Second constat : Largo Winch est un film d'"action". Pendant lequel je n'ai pas arrêté de regarder ma montre tant je me suis fait chier. Mal monté, aucun rythme, une lumière de merde, faussement nerveux. Ça commence sur les chapeaux de roue avec une course poursuite en voiture pendant laquelle on baye aux corneilles. En matière d'action, les téléfilms estampillés TF1 ou les séries genre moi julie groveaux juge et flic à la fois sont de pures bombes actionnellement parlant. Là où Winch II rejoint les productions TF1, c'est en matière de clichés. Je ne sais même pas par où commencer : le héros est un beau gosse, soucieux de l'environnement prêt à refuser de toucher l'héritage de papa et léguer sa fortune à une association de soutien aux pandas épileptiques et sidéens. Le méchant principal est un vieux con diabétique, émacié, aigri qui a toujours vécu dans l'ombre de père du héros et lui en veut à mort de n'avoir jamais été au premier plan. Le second méchant est un général vénal (comme tous les généraux) perdu dans la forêt Birmane avec cigare vissé aux lèvres et constamment allumé (le cigare ainsi que le général). Les birmans, comme tous ces niakoués d'asiatiques de bordel de merde, sont des être vils et fourbes. Les femmes birmanes sont de pures beautés se faisant n'importe quel beau gosse leur tombant sous la main mais devront en payer le prix fort (on ne peut inconsciemment procréer avec le fils d'un richissime industriel sans en crever : vivre das le pêché c'est mal voyez). Le russe est forcément un gros con libidineux adepte d'alcool et de putes. Le majordome du beau gosse est une grosse tarlouze précieuse et efféminée qui a le mal des transports et doit rechercher à travers toute la Birmanie un ami de Largo Winch. Donc situations cocasses et drôles en perspective, voyez le tableau. La procureur est une salope qui en veut aux intérêts du grand capital en mettant derrière les barreaux les chefs d'entreprise qui se sont mal comportés. Bien évidemment elle inculpera Largo Winch pour crimes contre l'humanité et, après une enquête tumultueuse digne d'un épisode survolté de Tatort, finira par lever l'inculpation. Passionnant isn't it ??
Passons maintenant au jeu des acteurs et notamment Tomer Sisley. Aussi à l'aise dans le rôle de Largo Winch que dans l'épeluchage de bulots à mains nues par temps couverts sous une mer démontée, il ferait passer l'acteur de la série le caméléon (Michael T Weiss) pour l'équivalent de De Niro dans certains Scorcese. Inexpressif au possible (il doit avoir une ou deux mimiques à son répertoire, pas plus), affublé de dialogues cons, creux voir surréalistes, tout glisse sur son visage, aucune émotion ne transparaît. Sharon Stone cachetonne dans un rôle semi-parodique de procureur obstinée et open  (son croisé de jambes légendaire depuis basic instinct est devenu une vraie marque de fabrique.) Laurent Terzieff dont c'était là le dernier rôle est à hurler de rire au moment de son premier malaise vagal.
Le meilleur, je vous le réserve pour la fin : la musique. Un pur cliché en elle-même. Triste, c'est à dire tous violons dehors sur les gros plans de la descendance de Winch en train de chialer sa mère morte, lyrique sur des plans de Birmanie avec coucher de soleil ou voyage en pirogue-mouche à travers la forêt. Elle est un peu la bouse sur le pudding déjà bien lourd qu'est largo winch.
Et ça a duré près de deux heures. Bon ok, à vrai dire je ne me suis pas ennuyé : je me suis marré tout du long. Je vais éviter de dire que j'ai ri jaune, eu égard au continent sur lequel se passe la plupart de la non-action de ce film, mais cet enfilage de perles m'a rappelé une chanson de Brel : ces gens là. Largo Winch est un film qui aimerait bien, bien avoir l'air d'être américain, classieux, drôle, enlevé mais qu'a pas l'air du tout. Faut pas jouer aux riches quand on n'a pas le sou. Un pur CO quoi.Et la prochaine fois je surveillerai mieux les sorties au cinoche pour pas me retrouver dans la même situation. Une fois c'est amplement suffisant.

vendredi 25 février 2011

Bridget Jones

Petite, toute petite note, pour parler de la réédition (vinyle bien sur) d'un des albums les plus importants de la fin des années 60 et dont tout le monde ou presque s'est foutu jusque là. L'équivalent féminin de Nick Drake ou Nico : même dextérité au niveau du jeu de guitare, même puissance émotionnelle et même bouleversement lors de l'écoute.Petite différence et pas des moindres : l'une est moins morte que l'autre. 4 men with beards, label qui s'occupe des rééditions classieuses (Gene Clark, Big Star, Judee Sill, Tim Buckley, Scott Walker) a fait les choses en grand : réédition en 180 gr, pochette d'origine. Que demander de plus ? un prix bas ?? suffit d'aller sur le marketplace de la fnac et votre voeu sera exaucé.
J'ai failli oublier : il s'agit du ask me no question de Bridget St John, produit par John Peel, en 1969. Un CO ni plus ni moins.

mercredi 23 février 2011

Le pouvoir du savon

Dis moi l'ami, tu aimes le slowcore de Low ? Mais tu trouves Low trop speed, trop d'accords, trop de guitares, de batterie, too much quoi. Tu recherches quelque chose qui pourrait y ressembler mais avec un changement d'accord toutes les deux minutes, un batteur qui a le temps d'aller pisser, se charger les naseaux auprès de son fournisseur, et revenir tâter de la baguette sur ses fûts sans qu'on y voit quoi que ce soit, un bassiste à qui il ne reste plus qu'une corde (les trois autres ont servi à pendre les autres membres du groupe qui ont voulu faire sécession) et surtout, surtout, une ambiance top festive, youpi tralala, on sort les morts, les cotillons et on les jette sur le premier venu en dansant comme des oufs parce qu'on est jeune dans nos têtes ?
Alors j'ai le disque qu'il te faut : be mine de Powerdove. Non, ce n'est pas une pub pour un super savon. Ou alors un pour toilette mortuaire.Dire que j'ai aimé ou non, pour l'instant j'en sais foutre rien. Je n'en suis qu'à la deuxième écoute.Et puis là n'est pas la question. Ce disque m'a interpelé de par son ambiance, cette morgue qu'il dégage. Annie Lewandowski aime le folk et le minimalisme et tient à le faire savoir en plombant au maximum sa musique.Malgré le manque d'électricité flagrant, l'ambiance est tendue voir très tendue. Ce qui la sort du lot des folkeuses neurasthéniques style Aléla Diane et consorts c'est qu'il y a l'air d'avoir sur be mine un univers, une volonté d'imposer une vision de la musique très noire, une violence contenue. Pas exprimée par la voix qui aurait tendance à apaiser le tout  mais plutôt dans les silences, dans l'arrière plan souvent strident. En cela be mine se rapproche du meilleur de Low ou encore des deux premiers Espers.
Mais bon, l'appréciation de ce disque se fera selon l'humeur de l'auditeur, s'il est prêt ou non à encaisser une demi-heure de sur-place, une demi-heure pendant laquelle si on n'y fait pas gaffe il ne se passe rien ou si peu. Et pourtant, dès qu'on y trouve les clés , l'univers est certes famélique, effrayant même mais il y a une petite lumière, un souffle qui fait qu'on semble vouloir y retourner. C'est à peu près ce qu'il m'arrive là en écrivant cette note, en l'écoutant attentivement. Un petit goût de reviens-y commence à apparaître. Bon signe ça.
Vous pourrez vous faire une petite idée

lundi 21 février 2011

1993

C'était en 1992. Au détour d'un bilan de fin d'année. Chez certains artistes que j'admirais, revenait sans cesse un album auquel j'avais prêté attention mais qui ne m'avait pas captivé plus que ça. Pour tout dire même, je m'y étais même fait chier grave en l'écoutant : léthargique, inerte, production chiche, des morceaux d'une longueur tout bonnement effrayante : ma définition du cauchemar en somme.
En 92 pink moon m'était encore inconnu (pas pour longtemps soit dit en passant), j'admirais Ride, My Bloody Valentine, les La's, Happy Mondays, mon frère venait de me faire découvrir un album qui allait changer ma conception rock et de la musique en général, goo de Sonic Youth.
Bien sur j'avais déjà des albums de chevet, peu certes mais comment peut-on être sur à 18 ans d'un album qu'il forgera une personnalité, qu'il travaillera le moi en profondeur, que sa résonnance irait au-delà de l'adolescence et accompagnerait les mutations d'une vie en constante évolution. Peu d'albums entraient dans cette catégorie à cette époque. Spirit of eden et laughing stock de Talk Talk, novice de Bashung.
En 1993, le 24 mai pour être exact, je traînais nonchalamment dans les couloirs de la FNAC (en lieu et place de la fac) et je vois en plusieurs exemplaires un grand huit délabré sur fond sépia. Une pochette magnifiquement mélancolique prophétisant ce que pourrait être le contenu : le temps de la joie et de l'insouciance est révolu, celui des regrets plus présent que jamais. Dans le coin en bas à droite, de façon sobre, le nom du groupe, Red House Painters.Pas de titre, rien. J'avais bien lu une critique dithyrambique dans les inrocks, associant Nick Drake et American Music Club, de quoi titiller ma curiosité mais je dois avouer que rien ne me préparait à ça. Pourtant l'onde de choc s'est faite en douceur, sobrement. Dès les premières mesures de grace cathedral park en fait. Cette  mélancolie émanant de ces accords introductifs, cette voix douce portant en elle toute la souffrance d'un vieillard de 25 ans, ces arpèges sur le refrain ont trouvé chez moi un écho, une résonance inédite, ont mis le doigt sur quelque chose d'intime, une fêlure qui fait que je ne peux écouter ce titre sans avoir les tripes retournées. La beauté nue de Down through, la cruauté de mistress, take me out ou encore  le poignant et terrifiant mother me font un effet plus dévastateur encore. Cependant, il est dans cet album un morceau dont je ne me suis jamais remis, qui m'accompagnera, me hantera probablement  jusqu'à mon dernier souffle, sur lequel je chiale de bonheur à chaque écoute, ce sont les huit minutes et demi de katy song. Parfaites, intenses, dramatiques, poignantes. La voix de Kozelek y fait merveille : ses mots, sa façon de les prononcer, son chant mis très en avant sur la première partie y est pour beaucoup quant à la magie qui se dégage de ce morceau. Les cinq premières minutes poussent la mélancolie à un climax rarement atteint jusque là dans un disque de folk. Je ne sais pas exactement si c'est l'ambiance neurasthénique, ces motifs répétés ad libitum, cette batterie dépressive ou encore cette progression sur le refrain qui me bouleversent autant mais toujours est-il que vingt ans après sa création katy song me hante, me remue tripes et boyaux.
L'approche du premier Red House Painters n'a pas été si simple que cela, certains morceaux ne se sont laissés apprivoiser qu'après un grand nombre d'écoutes ( mother, new jersey, dragonflies, things means a lot pour ne citer qu'eux) , rêches, peu aimables, austères, dépouillées au maximum mais ce qui les rendait accessibles à mes oreilles était le chant déterminé, doux et triste à la fois, de Kozelek, un chant, parfois cinglant, qui arrive à apaiser une musique tourmentée.
En 1993 le premier album de Mark Kozelek n'avait aucun équivalent, pas un seul album, hormis le premier Low, ne lui arrivait à la cheville.  Dix huit ans ont passé, beaucoup d'eau ont passé sous les ponts, mais mon amour pour cet album ne s'est en aucun cas altéré, bien au contraire. J'ai écouté des milliers d'albums depuis mais peu reviennent avec une telle régularité sur ma platine. C'est grâce à ce genre de disque, grâce au talent  hors norme de kozelek que je suis toujours comme un gamin devant un magasin de bonbons quand sort un disque d'un obscur groupe proto-folk-métalo néo-zélandais de Papouasie Méridionale. Sur ce point je crains ne pouvoir jamais changer. Tant mieux.

samedi 19 février 2011

LP5

Alors ce Radiohead ???
J'en parle ou je passe sous silence ?
A vrai dire, j'en sais foutre rien. Au moment où j'ai fini de le télécharger, prêt à l'écouter, je tombe sur une nouvelle qui me scie les pattes : Autechre sort un coffret de ses EPs. Ni une ni deux, je me rue sur mes étagères à vinyles et pose le LP 5 sur la platine. Y a des fois où je suis un peu con : on me parle d'un groupe et hop comme un seul homme je m'en vais l'écouter aussitôt. Histoire de vérifier que ce que j'ai dans mes étagères est de qualité. Je suis con hein ? Et comment dire...dès qu'acroyear 2 crache ses notes dans les baffles, j'en arrive à oublier jusqu'à l'existence de Tête de Radio. Je me retrouve happé dans un monde à part, une excellence que Radiohead a toujours visé sans jamais  parvenir à atteindre. Inventer un monde reconnaissable entre mille oscillant entre l'accessible et l'expérimental, l'abstrait et le merveilleux. Autechre pour moi c'est ça : pouvoir extraire des machines une humanité qu'on ne soupçonnait pas, des progressions mélodiques ensevelies sous des tas de gravats électroniques, des rythmes fracturés, concassés ;  bref : extraire de l'or en plongeant les mains dans la merde. Il suffit d'écouter acroyear2, 777 puis le merveilleux rae puis... tout Lp5 en fait pour se rendre compte que ces deux gars de Rochdale sont des génies de la mélodie électronique. Comme tout génie qui se respecte leur carrière est faite de sommets et d'abysses. Et en toute objectivité, Lp 5 est leur dernier grand album  jusque là. Ils disséminent leur génie sur les galettes suivantes avec plus ou moins de bonheur (quaristice ou confield confinent à l'abstrait ou au grand n'importe quoi, à vous de choisir, à force de vouloir être expérimental) mais ce qui fait la grandeur de ce disque là c'est l'équilibre quasi parfait qu'ils ont su trouver entre expérimentation casse-bonbon et approche mélodique imparable, en gros   privilégier les mélodies, s'en servir de base, de fondation pour pouvoir les tordre, les bousiller, les passer à la moulinette (la progression d'under boac est exemplaire de ce point de vue : une petite mélodie imparable est écrasée, concassée, broyée par des rythmes complétement dingues jusqu'à ce qu'elle disparaisse complétement et que sous ce tas de détritus en émerge une autre, plus faible mais non moins vivante) et parfois même faire naître du chaos une beauté fragile, précieuse ( les 1mns 30 de caliper remote). Lp 5 est traversé de fulgurances, d'évidences, de très grands morceaux (arch carrier est tout bonnement phénoménal : le genre de morceau dont j'ai un mal de chien à me remettre une fois écouté, dont les 6 mns 30 me paraissent bien trop courtes), de chaos. Ce qui en fait paradoxalement un album terriblement humain. Leur dernier les concernant.
Sinon le Radiohead, il est comment ??? Pour tout vous dire : j'en ai rien à foutre.


dimanche 13 février 2011

la saloperie du dimanche...

...est un tube des années 80 repris par Nouvelle Vague, ce projet top credibility/arty/pourry qui consiste à remettre au premier plan des chansons majeures des années 80, françaises ou non. Actuellement c'est coeur de picrate qui s'y colle pour une reprise lexomilo-tranxénienne de voilà les anges de Gamine. Dire que c'est atroce relève du doux euphémisme. Je ne sais pas qui a eu l'idée saugrenue de lui faire écouter le 78 tours de Gamine en 33 mais ça a laissé de graves séquelles neurologiques chez Coeur de Picrate. A moins que son nerf auditif n'ait ralenti de lui-même le morceau, trop speedé pour ses frêles neurones droopyesque, ou qu'elle ait des atteintes auditives définitives, auquel cas je lui conseillerais : d'aller voir un ORL sur le champ, d'arrêter de nous les briser menu et de laisser le cadavre de Gamine reposer en paix. C'est tout de même dingue : l'un des rares groupes français à avoir pratiqué une pop digne de ce nom (avec Kid Pharaon, Daho et quelques rares autres) dans les années 80 et sorti l'un des meilleurs albums pop (voilà les anges, justement) que j'écoute et réécoute sans me lasser (les sentiments, le voyage, sont des petites merveilles que le temps n'arrive pas à user et puis un groupe qui reprend du Kevin Ayers ne peut pas être foncièrement mauvais, non ?) se fait laminer, écraser, vider de toute substance par une Coeur de Picrate qui confond  légèreté et pesanteur. C'est bien simple : chaque fois que je la subis sur inter, j'entre dans une rage folle et écorche un de mes chats à mains nues en le vidant de sa substance. Par chance j'ai encore pas mal de chats sous la main, des voisins, le tout avant d'attaquer la famille qui n'en demande pas tant. D'ici là, si je me fais arrêter pour violences aggravées, j'aurais le temps de préparer une défense digne de ce nom et porter plainte contre Coeur de Picrate pour génocide caractérisé de morceau pop et incitation à la violence envers autrui. Ma défense sera en béton. Il n'y a qu'à écouter le résultat ci-dessous pour s'en convaincre.

samedi 12 février 2011

loser

Ai-je le droit de dire que 2011 risque d'être exceptionnelle musicalement parlant ? Prenons janvier. que doit-on retenir de janvier ? le dernier Wire, red barked tree. Excellent à tout point de vue : concis, mélodique, pop, efficace. Février ? James Blake et Gruff Rhys. Et mars ? Ohhhh le joli mois de mars que je vois poindre là. Un loser magnifique devrait faire un retour fracassant pour le printemps prochain. Un gars complétement allumé, mystique, qui a sorti un seul album (devenu mythique) en dix ans avec son groupe Lift To experience. Le groupe n'a pas officiellement splitté mais chaque membre est parti vaquer à ses occupations. Le leader, celui qui nous intéresse pour le moment, Josh T Pearson, n'a donné de nouvelles que de façon sporadique : en 2006, en signant un single avec les post-rockeux de Dirty Three  et en vendant un cd-r lors de sa tournée : lui et sa guitare en concert. To hull and back.Dévastateur. Point barre.
Josh T Pearson revient par la grande porte en mars. Nouveau label, mute, nouvel album, last of the country gentlemen, mais toujours le même look de cow-boy ahuri un brin pouilleux. Par contre, un enfant de salaud a du lui égarer ses guitares électriques pendant l'enregistrement de l'album. Il y a bien quelque restes sur le premier titre, histoire de solder les comptes avec Lift To Experience, qu'on sache ce qu'on a perdu mais après par contre, elles sont aux abonnées absentes. Mais bon, à l'écoute de la chose, on se dit que c'est pas bien grave car ce qui prime ici, c'est le dénuement. Total. On retrouve encore, par moment,  l'emphase qui caractérisait le chant de Pearson, proche d'un Jeff Buckley, mais autant Lift To Experience était sauvage, bruyant, mystique autant là on se retrouve complétement à poil. Le point commun se retrouve dans l'ambition des morceaux, d'une longueur à effrayer n'importe quel adepte de l'éjaculation précoce (regards vers Loner...). Pour le reste c'est du Lift To Experience en version débranchée. J'aurais presque ajouté l'inverse de Lift mais non. en y réfléchissant bien, c'est bien du Lift mais au lieu d'explorer le rock, le bruit, Pearson décide d'emprunter les chemins de traverse à savoir la country et le folk. Un violon, une guitare, un invité omniprésent, le silence (honeymoon's great en use et abuse), une tension sous-jacente, quelques traces de mélancolie (woman when i've raised in hell) pas mal de fantômes (le Springsteen de nebraska entre autre, un peu de Neil Young, Gary Higgins), un talent certain pour lier tout ça et on obtient l'un des plus beaux albums de country/folk sorti cette année. Vous me direz que nous ne sommes qu'en février, qu'il reste encore dix mois avant la fin 2011, certes. Mais des albums de cette trempe on en croise peu en une décennie. Ambitieux, humble, écorché, exigeant,  last of the country gentlemen est tout ça et pour peu qu'on se donne la peine de rentrer dedans, le plaisir que l'on en retire est accru à chaque nouvelle écoute.
Retour en fanfare donc d'un loser magnifique qui avec un tel album devrait le rester encore un bon bout de temps. Franchement, autant éviter de se faire des illusions : sortir un album folk avec des morceaux de plus de dix minutes sans un seul single pour le porter si ce n'est pas se tirer une balle dans le pied, je ne m'y connais pas. Sacré Josh tiens, on se dit à 2021 pour un nouvel album ?

mercredi 9 février 2011

rolling blackout

Putain mais comment c'est possible ? une telle indulgence envers ce groupe, c'en devient suspect. C'est l'étape réglementaire entre Tokio Hotel et  Stereolab ou je rêve ? On lit ça et là à propos de leur album rolling blackout qu'il serait un formidable euphorisant, un antidépresseur puissant, qu'il donne envie de mover ses legs et shaker sa tête comme jamais jusque là. Je confirme au moins un point : on a envie des les prendre à notre cou les legs. Enfin moi. Non mais c'est vrai, c'est quoi c'est quoi cette pop à deux balles ? V'la t'y pas que je te prends des sons sixties pour faire djeunssse, un soupçon de musique d'ascenceur façon Air pour faire patienter (super triangle), un peu de hip hop bricolo-rigolo façon Beck (période mellow gold) pour montrer que je sais m'amuser, de la musique de film des années 60-70 parce que que je suis culturé et que je veux que ça se sache, un chouïa de shoegaze façon My Bloody Valentine parce que ça fait trois ans au moins que les shoegazer reviennent sur le devant de la scène. Je melting-pot tout ça et j'obtiens un brouet infâme à peine digeste, sans trop de saveur mais qui plaît à toutes et à tous. J'aimerais simplement qu'on m'explique : rien à sauver de tout ça hormis le titre rolling blackout, pas mal. Alors qu'est ce qui fait que tout le monde s'excite là-dessus ? Il n'y a pourtant rien de neuf là-dedans, toutes les ficelles sont éculées, par moment on se croirait chez Katy Perry ou de vieux albums de fusion pourris des années 90 (FFF, living colour), parfois le spectre de Stereloab apparaît, celui des BO de James Bond également.Rien de vraiment neuf quoi et en plus c'est assez mal gaulé. Bon je sais, l'argument du rien de vraiment neuf là dedans ne tient que sur une patte : le jour où un album de pop apportera quelque chose à ce style, Pernaut présentera un journal digne de ce nom sans rémouleur de céleri à Carfougnis les Doigts dans le riant département de la Drone. Bref, dans le style pop coloré, sympa et sans prise de tête, je lui préfère de très loin le Gruff Rhys, autrement plus consistant. Quitte à passer pour un vieux con réfractaire à la pop bigarrée de The Go!Team. Dont je n'étais pas fan auparavant déjà.

lundi 7 février 2011

volupté, stupre, calme et addiction

Après quelques jours d'oisiveté, il est temps de reprendre les rennes de ce blog qui part à veau l'eau. Ça en devient vraiment n'importe quoi. Entre le taulier autiste qui n'écoute plus que d'antiques vinyles, dévalise toutes les colles à bois des bricomarchés du coin, poste n'importe quoi comme musique et les membres de plus en plus nombreux qu'il va falloir contenter avec des réflexions intelligentes sur l'état actuel de la musique, j'affirme haut et fort que c'est pas gagné. Loin de là.
Pour reprendre en main ce blog de façon digne, parlons électro, glitch, minimal techno.Faisons court, faisons simple : Frank Bretschneider sort un nouvel album, komet, et dans les styles évoqués ci-dessus, il déchire sa ce-ra. Pour ceux qui espéraient un développement intelligent, nourri d'une réflexion, d'une approche philosophique de la musique électronique en général avec force références genre Oval, Snd, Ritchie Hawtin ou autres, je sens poindre une légère amertume, voire déception.
Tout de suite je vous entends dire :
-"Frank Bretschneider sort un nouvel album ? Super. C'est qui ça ?? "
Comme chacun sait, en matière de glitch, minimal techno, les meilleurs représentants viennent tous d'Allemagne. Allez comprendre pourquoi. Frank Bretschneider aussi, donc. Il a jusque là six albums à son actif, du moins sous son nom, dont le très bon (si ce n'est excellent) looping I-VI. Il pratique une techno minimale profonde, bourrée d'infrabasses qui vous explosent le diaphragme, avec plein de petits blips, des rythmes savamment dé/construits et de dub latent. Le genre de musique qui prend toute son ampleur quand on l'écoute de façon autiste, au casque, ou à fond avec les neurones grillées par l'ecstasy. Choisis ton camp camarade.
Son dernier album a pour thème la fluidité. Et autant le dire tout de suite, écouté au casque, komet est aussi d'une grande limpidité.Qu'il oeuvre dans le bourrin (flight 09), le dub ( flutter flitter) ou le subtile (tout l'album si on y réfléchit bien)  tout s'enchaîne avec une certaine grâce, une véritable fluidité justement. Il applique de façon assez remarquable l'adage less is more : peu de notes, beaucoup de silences, un excellent travail sur les textures, sur le rythme également pour un résultat passionnant, simple, mélodieux  (si, si) dont on a du mal à se défaire une fois l'écoute commencée.
Pour tous ceux qui ont été déçu par le dernier Pantha du Prince, chiant comme peu de chiasse avec le recul, komet apportera volupté, stupre, calme et addiction. Un programme ma foi fort alléchant pour reprendre en main un blog qui dérive vers le grand n'importe nawak.

dimanche 6 février 2011

La saloperie du dimanche

Vous n'êtes pas sans savoir que les célébrations du nouvel an chinois touchent à leur fin. Alors pour les célébrer de façon digne, j'offre ma tournée. D'un fourberie sans nom, cela va sans dire. Alors l'heureuse gagnante m'est absolument inconnue ( et j'espère qu'elle le restera) mais a du se taper l'intégrale de la discographie d'Elsa dans les années 80 en boucle, à savoir t'en vas pas et un roman d'amitié, ainsi que celui de la vilaine fermière. Le résultat, tout bonnement atroce, filerait des boutons à un ado acnéique au dernier degré au bord du suicide. Bon courage et bonne année mes lapins.

samedi 5 février 2011

l'oreille absolue

On le sait depuis au moins quinze ans : les inrocks sont morts, remorts et archimorts. Depuis le passage à l'hebdomadaire en fait. Je sais, on s'en fout.
Pas tant que ça en fait car certaines plumes de ce canard plus que boiteux actuellement se sont fait la malle et tentent des initiatives plus qu'intrigantes. Richard Robert, une des plumes les plus intéressantes du défunt hebdo (avec Ghosn, Tordjman et quelques autres) ressort sur le web un remake de la version mensuelle des inrocks. A savoir du fond, de la pertinence, des choix intelligents, en et sans rapports avec l'actualité musicale du moment (Arlt certes mais un article sur Kevin Ayers, Nico ou encore Arto Lindsay), la classe quoi .L'oreille absolue réveille en moi les vieux fantasmes d'un magasine de qualité perdu de vue depuis tant et tant d'années qui n'hésitait pas à mettre sur la même couverture Iggy Pop, The Fall, Wire, Modiano ou Pratt. A la lecture des articles proposés, je peux affirmer sans trop me planter que ce webzine est promis à un avenir en or et fera un carton auprès des quasi quarantenaires comme moi qui ont connu l'apogée des inrocks à la fin des années 80. Pour l'instant l'inscription est gratuite mais il en coûtera 4.5 € par mois à partir du 30 mars. Une bagatelle quoi.

vendredi 4 février 2011

décérébration

Bonjour, que suis-je ?
Je ne suis plus qu'un pif aujourd'hui. Je respire par la bouche et de la flotte me sort par les naseaux. Je suis en état de faire cuire des oeufs crus sur mon front. Je traîne toutes les valises de Roissy sous mes yeux. Mon budget boîte de mouchoirs vient littéralement d'exploser et le doliprane est mon plus fidèle ami.  Je suis, je suis ???????

Le premier qui me sort : une saloperie, tout ça parce que j'ai mis du Serge Lama dans mon blog n'aurait pas tout à fait tort.

jeudi 3 février 2011

les bonnes nouvelles du jour.

Dois-je mettre cette nouvelle dans la rubrique bonne nouvelle, on s'en fout ou les deux ??? Dois-je vraiment y consacrer quelques lignes ou la passer sous silence ?? Si ce groupe n'avait pas été une telle arnaque, je crois que je m'en serais foutu. Le problème, c'est qu'ils ont vendu des tonnes de disques en faisant croire que le rock'n'roll n'était pas mort, en ayant l'aval d'une critique fort complaisante en leur égard et en retirant le pain de la bouche d'un Jon Spencer passé depuis aux oubliettes (le cadavre bouge encore : rééditions deluxe de leurs meilleurs albums et tournée dans les grands festivals européens, mais pour combien de temps ?).
En y réfléchissant bien, je crois que je vais la passer sous silence et applaudir des quatre mains la seule décision sensée qu'ai pu prendre ce groupe de daube en quatorze ans de méfaits : se séparer. Joie.
A part ça, Bill Callahan sort un nouvel album (apocalypse) le 19 avril prochain. Re-joie.



Dernière bonne nouvelle du jour :j'ai un quatrième membre à mon blog. Je sors le jeu de tarot et on s'y met derechef. Re-re-joie. Merci à tous, on va enfin pouvoir s'éclater.

mercredi 2 février 2011

london conversation

Il y a parfois des surprises qui comblent un mélomane averti comme je le suis.
Quoi ?? vous n'y croyez pas ? moi, mélomane averti ? Alors que j'écoute du black métal inaudible, des trucs ambiant chiants comme peu de mort, que je mets sur un piédestal le dernier effort de Big Boi ? Ben ouais, ça vous étonne mais c'est comme ça.
Alors revenons à nos moutons. Je disais donc que certaines surprises ne sont pas loin d'être divines. Je pense que vous l'avez compris dernièrement : j'ai remis en route ma platine vinyle.Or, en recherchant certains vinyles, je suis tombé sur un stock qu'on m'avait donné. J'avais déjà trié le bon grain de l'ivraie une première fois, extrait quelques perles (Dylan-le highway, bringing it, the freewheelin'-, Cohen ou encore Hendrix) et mis le reste au rebut. C'était il y a quelques années. J'étais jeune, insouciant et con (il y a six ou sept ans, une éternité). Là, il y a un petit mois, j'ai remis le nez dedans. Juste pour voir. Effectivement, il y avait de grosses daubes, pas mal de rock progressif sans intérêt des années 70 et au milieu de tout ça, en parfait état, le premier John Martyn, london conversation, que je ne connaissais pas du tout. Il y a six ou sept ans, le nom de Martyn m'était complétement inconnu et solid air, dont j'avais entendu parlé,  ne ressemblait pour moi qu'à un album de plus des 70's avec une pochette limite atroce. Depuis j'ai quelque peu révisé mon jugement à la hausse en esgourdant la bête.
Toujours est-il que dès 1967, Martyn frappait très fort avec ce london conversation de toute beauté.Un folk proche de Drake, Bert Jansch ou encore Jackson C Franck. Une voix, une guitare, parfois un sitar (ne pas oublier que nous sommes en 67, que les Indes sont la destination in de tous les musicos sous acides, n'est ce pas les Beatles ?), quelques reprises/réinterprétations (Dylan ou encore cocaine, magnifique) et surtout un talent énorme pour composer. Seul problème, et pas des moindres : il sort un voir deux  CO tous les mois si ce n'est toutes les semaines quasiment à cette époque. Donc entre Cohen, Beatles, Hendrix, Doors, Monk, Pink Floyd et d'autres encore, il n'y aura pas de place pour Martyn et sa guitare. London conversation, et sa fragilité renversante, tombera rapidement dans l'oubli même si ça n'empêchera pas Martyn de sortir plusieurs autres albums dans la foulée dont le mythique solid air et inside out en 73. Toujours est-il que london conversation ne fut réédité qu'en 2005 et ce de façon assez mesquine : Un seul titre en bonus ; c'est franchement pas terrible quand on voit la réédition deluxe du solid air, autrement plus conséquente.
Alors quand au détour d'une plongée dans des archives vinyliques on tombe sur de telles perles, on se mettrait presque à croire en dieu. Quand en plus de ça on se rend compte qu'on a un original en parfait état, on finit par se rendre à l'évidence : dieu existe, est mélomane et m'a offert ce disque pour me purifier les oreilles de toutes les merdes que je peux m'envoyer à longueur de journée. Dans le fond c'est un bel enfoiré.

mardi 1 février 2011

dynamite steps

Où est il passé ?
Si quelqu'un pouvait me dire où s'est barré Greg Dulli, j'en serai fort aise. Sans rire,  je viens de me mettre le dernier Twilight Singers entre les zozores et c'est pas brillant brillant. Loin de là même. Tu sais Greg, t'as beau gémir comme une Céline Dion nicotinée à mort sur la plupart des morceaux, t'as beau sortir les guitares et les mettre sur mode search & destroy , t'as beau vouloir faire de la soul en t'époumonant comme Ben, ben... quand on écoute dynamite step on se dit que t'as peut-être un trop profité ces derniers temps. On regrette les temps de disette où tu étais au régime sec, où tu carburais à la haine pure, où tu mettais toute ton âme dans chaque morceau que tu composais. Souviens-toi, Greg, quand  tu étais un gentleman, début des années 90. Quand tu réécrivais la soul à ta sauce, quand la musique était pour toi une question de vie ou de mort, quand chaque note transpirait le désespoir. Souviens toi. Maintenant tu assures tel un VRP, t'as pris du bide ainsi que ta musique, tu vis dans l'opulence et tu sors des disques de pré-ménopausés dans lequel tout est gras, surjoué, qui n'ont rien à envier aux  albums de U2 période stade. Last night in town donne le ton d'entrée de jeu : piano cheap, synthés pas meilleurs, voix qui en fait des tonnes et quand débarque la cavalerie avec ses gros sabots, l'envie de fuir se rapproche à grand pas. Le pire arrive aux alentours des deux minutes : arrangements de cordes dignes de la croisière s'amuse et petite guitare d'abord funky puis rock avec le solo à la wah wah réglementaire. Un calvaire qui ne fait qu'annoncer une suite à peine digne de cette navrante introduction. Tout est de cet acabit : lourd, pépère, facile, sans inspiration.
Mais bon, voyez-vous, messieurs-dames, tout n'est pas négatif :  l'avantage énorme qu'apporte The Twilight Singers, c'est qu'avec dynamite steps, il n'y a plus besoin de prendre l'avion pour se déplacer au pied du mur des lamentations à Jérusalem. Il suffit de faire play sur son lecteur pour ne pas arrêter de se lamenter pendant près de 3/4 d'heures. Grâce à Dulli et son groupe, on fait des économies considérables. Pour cela je lui vouerai un culte éternel. Pour la musique par contre je crains qu'on ne l'ait perdu une bonne fois pour toutes.